Voilà une fable de Jean de La Fontaine qui montre l’importance de l’éducation et comment deux frères élevés différemment ont des destinées différentes.
C’est ce qui est arrivé à la fratrie Gontier.
Leurs parents sont Octave Jean Bernard Gontier, né au Teilleul dans la Manche, cartonnier à Paris et Omérine Eloise Joseph Loire, née à Wizernes dans le Pas de Calais, couturière modiste à Paris.
Ils demeurent à la même adresse et la jeune fille accouche d’un garçon à 16 ans 4 mois : Ernest Jean Marie Gontier. Elle a un second fils à 17 ans 11 mois : Georges Gontier. Elle épouse le père de ses enfants 2 mois plus tard. Elle a un troisième fils à 18 ans 10 mois, Octave Louis Antonin Gontier, puis une fille à 20 ans 4 mois, Héloïse Louise Octavie Gontier. Finalement elle a un dernier fils à 22 ans 7 mois, Fernand Octave Julien Gontier. Elle abandonne le domicile conjugal et ses enfants en 1867 son dernier enfant n’a même pas 1 an et demi. Une dernière enfant née en 1867.
Octave Jean Bernard Gontier décède en 1885 à Paris âgé de seulement 46 ans. Omérine Eloise Joseph Loire meurt à seulement 41 ans d’une broncho-pneumonie après une semaine d’hospitalisation à l’hôpital Lariboisière à Paris en 1886.
Deux mêmes parents et 5 enfants au destin bien différent !
L’ainé, Ernest Jean Marie Gontier, a vécu auprès de ses parents à Paris. Malheureusement il est décédé à tout juste 4 ans.
Le second fils, Georges Gontier, a été abandonné à sa naissance à l’hôpital. Il a été envoyé en nourrice dans le Morvan où il a trouvé une jolie fille à épouser et a fondé une belle famille. C’est mon trisaïeul. Il a vécu 70 ans. Je lui ai consacré un article ici et l’on découvre que peut avant sa mort, sa mère a cherché à entrer en contact avec lui !
Le troisième fils, Octave Louis Antonin Gontier, a été envoyé chez ses grands-parents maternels pour être élevé dans la campagne normande. À l’âge adulte, il est revenu s’établir à Paris où il est devenu bijoutier. Il s’est marié par deux fois mais ne semble pas avoir eu d’enfants. Il est décédé à 53 ans.
L’unique fille, Héloïse Louis Octavie Gontier, a été élevée par son père à Paris. Elle s’y est mariée à 26 ans et a eu 4 enfants. Elle est décédée à 61 ans.
Le quatrième fils et dernier enfant de la famille, Fernand Octave Julien Gontier, est confié à l’assistance publique par son père après le départ de sa mère. Il est envoyé à l’orphelinat d’Autun. Il ne mène pas une vie facile et a mal tourné. À 12 ans, il vole, vagabonde, fait l’école buissonnière, aussi est-il envoyé dans une maison de redressement, la colonie de Montferroux. Ensuite il est engagé chez différents patrons mais n’y reste jamais longtemps. Il finit par trouver à se marier et a une fille Gladye Gontier. Il meurt à 51 ans en Saone-et-Loire où il aura quasiment toujours vécu. Je lui ai consacré un article ici .
Il vivait à seulement quelques kilomètres de son frère Georges Gontier qu’il n’a jamais connu. Deux enfants placés, qui ne l’ont pas du tout vécu de la même façon. Ils n’avaient sans doute pas le même caractère et n’ont sans doute pas été choyés, si l’ont peut dire cela, de la même façon…
La dernière enfant du couple est la petite Louise Gontier qui eut une très courte vie. Née le 5 mars 1867, sans que son père n’en sache rien, elle est abandonnée par sa mère et envoyée dans la Nièvre le 10 pour finalement décéder le mois suivant à Crux-la-Ville (Nièvre).
Je ne connaissais pas cette fable.
Bel article, qui m’a permis de découvrir ceux sur Georges et sur Fernand (j’aime bien les liens, pour prolonger les découvertes).
Effectivement, la rédaction de ce challenge a été l’occasion de découvrir plein de fables !
Merci.
Ah, les Petits Paris du Morvan… Tous ne tombaient pas forcément dans des bonnes famille. Pour certains, ça leur a offert un foyer et une vie qu’ils n’auraient jamais eu sinon. Pour d’autres, ça a pu être l’enfer…