J’ai déjà présenté la famille de Langlade, de Blavignac, ici . Il existe une généalogie d’une branche de la famille de Langlade mais elle est composée de faux comme l’a justement remarqué Chérin.

D’après les archives qui ne prêtent pas à caution, on peut établir 3 branches de Langlade qui sont :

  • Branche 1 : Antoine Langlade (+<1588), notaire royal
  • Branche 2 : Jacques Langlade (+1596), juge
  • Branche 3 : Jacques Langlade (+<1587), marchand

Le patronyme évolue avec ajout de la particule à la génération suivante dans les 3 branches.


Branche 1 : Antoine Langlade (+<1588), notaire royal

Cette branche a été présentée ici . C’est la branche des futurs seigneurs de Blavignac dont mes enfants descendent. L’ancêtre est Antoine Langlade (+<1588), notaire royal. Il a été marié 2 fois et a eu 10 enfants mais je ne connais ni le nom de sa première épouse ni les noms des cinq enfants de cette union.

Je ne vais pas m’attarder sur sa descendance, pour la connaitre il faut se reporter à l’article indiqué. Par contre à l’occasion de mes récentes recherches sur cette famille, j’ai découvert sa participation aux Guerres de religion. Participation modeste, mais participation tout de même !

Aux États du Gévaudan, le 26 avril 1582, il est décidé qu’Antoine Langlade notaire royal de Saugues, qui s’était porté caution pour le pays, sera indemnisé des dépens, dommages et intérêts soufferts par la poursuite de Mr Chillac. Le 2 mai ils ont été taxés et arbitrés à 100 écus dont le 6 juillet il est décidé de lui payer 50 écus. Source 1.

Après son décès, l’un des tuteurs de ses enfants est son parent Jacques Langlade qui suit et qui comme lui participa également aux Guerres de religion.


Branche 2 : Jacques Langlade (+1596), juge

Cette branche de la famille a donc une généalogie officielle qui a été reconnue en partie fausse. Avant de regarder les documents qui sont soumis à caution, regardons les documents assurément authentiques tels que les lièves des mandements de Saugues et de Grèzes pour le duché de Mercœur 1590-1606 (AD43 : 1 E 325). Elles qualifient Jacques Langlade de simple “maitre”, et le donnent mari de Claude Planchette et père de Jacques et Antoine.

Une fille, Benoite de Langlade, est retrouvée par son contrat de mariage inscrit dans le registre notarial de Me Montet en 1596. On y apprend qu’elle est veuve de Jacques Chabanel Sieur de Somans et qu’elle épouse Claude Plantin, docteur en médecine. Son père est indiqué honorable homme et il est licencié en droits, juge au bailliage de Saugues.

Source : AD43 – 3 E 481 1 Me Hugues Montet

Une copie du testament de Benoiste de Langlade de 1652 donne pour ses héritiers :

  • ses frères Guillaume de Langlade de Montgros, docteur en droits, Jacques et Antoine de Langlade,
  • son neveu et filleul le chanoine Louis de Langlade,
  • Antoinette de Langlade femme de Médard Sartret,
  • Marie de Chrestien veuve du Sieur de La Vialle,
  • Anne de Langlade, veuve du Sieur Malborie,
  • Antoine de Langlade, chanoine,
  • Jeanne de Langlade, veuve du Sieur de Fo,
  • ? de Langlade, femme de noble François de Chaudesaigues,
  • Antoine de Langlade, sieur de Couregoux,
  • Marguerite de Langlade, femme de noble Jean de Chastel, Sieur de Servières,
  • son héritier universel Jacques de Langlade, Sieur de La Fargette, juge de Saugues.

Tous ces individus se retrouvent bien dans les registres de Saugues. Le baptême de Louis de Langlade en 1620 à Saugues confirme bien que sa marraine est Benoiste de Langlade. La copie de son testament olographe de 1657 confirme sa filiation et sa parentèle.

J’ai aussi découvert, sur Généanet il me semble, un lien vers un contrat de mariage entre le notaire royal Jehan Lobeyrie et Anthonie Langlade en 1577 , conservé dans une bibliothèque de Chicago ! Son père est honorable homme maitre Jacques Langlade licencié en droits et notaire royal de Saugues et sa mère est honnête femme Claude Planchette.

Notons que dans les deux contrats de mariage de 1577 et 1596 le nom est tour à tour écrit avec et sans la particule. J’ai d’ailleurs découvert 3 actes signés par ce notaire Jacques Langlade qui n’écrit pas la particule.

Signature de Jacques Langlade +>1596

On peut donc présenter la famille ainsi :

L’existence de Bourguigne de Fontunie apparait dans l’ouvrage Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, de Pierre Cubizolles :

Source : Google Books

S’agit-il d’une extrapolation à partir de la généalogie connue, mais faussée, ou bien des actes donnent-ils cette filiation avec Bourguigne de Fontunie ? Pour l’instant je n’en ai pas trouvé la mentionnant…


Pour prouver sa noblesse, cette branche fournit un certain nombre d’actes. Ils ont été reconnus faux mais le sont-ils dans leur entièreté ou contiennent-ils des faits réels ?

Il existe un parchemin du testament de 1596 de Jacques de Langlade (AD43 : 24 J 93). Que peut-on en tirer ?

  • Il est dénommé noble ce qui est le cas de tous les actes présentés évidemment, mais c’est faux.
  • Il est juge de Saugues, c’est avéré vrai.
  • Il est l’époux de Catherine de Planchette, en réalité c’est Claude Planchette.
  • Il est père de Jacques, Antoine et Guillaume de Langlade, Jehan de Langlade prêtre et religieux, Yzabel et Anthoinette de Langlade quand elles se marieront. Or Anthonie est déjà mariée et il manque sa fille Benoite. Et je ne connais pas encore Jehan et Yzabel.

Les autres actes douteux sont :

  • Une attestation de baptême de Jacques de Langlade du 22 juin 1557 pourrait partir d’un événement réel car la mère est bien Claude Planchette (AD43 : 24 J 94). Le parrain est noble Bertrand de Villeneuve et la marraine est honnête fille Anne Planchette. Mais le “de” est sans doute de trop si le reste est exact.
  • Le testament de noble Jacques de Langlade Sieur de Villaret époux de damoiselle Anthoinette de La Ribeyre qui donne pour enfants Yzabel, Anthoinette et noble Jacques de Langlade Sieur de La Vialle : les terres attribuées semblent peu réalistes car elles ne sont pas présentes dans les actes authentiques de la génération suivante. (AD43 : 24 J 92) C’est sans doute un faux complet !
  • Une quittance d’émolument de 1626 comme juge pour Jacques de Langlade Sieur de La Fargette pourrait partir d’un acte exact car il a bien été juge (AD43 : 24 J 94). Sa signature est fausse sans contestation possible et celle de son frère Guillaume l’est aussi, bien qu’assez bien copiée pour le coup !
  • Une procuration de 1626 par les Etats du Gévaudan pourrait aussi partir d’un acte véritable mais la signature est encore celle fautive de “La Fargette” (AD43 : 24 J 94).

Le fils de Jacques de Langlade, autre Jacques de Langlade, teste en 1637. J’en ai trouvé :

  • un résumé du XIXe siècle (AD43 : 24 J 39)
  • une copie de l’époque de son fils (AD43 : 24 J 39)
  • l’ouverture du testament (AD43 : 24 J 94)
  • une copie du début du testament (AD43 : 24 J 94)

Que peut-on en tirer ? La descendance est juste et sans doute la première alliance avec Bourguigne de Fontunie. Je cherche encore des preuves absolues de cette alliance comme je l’ai dit plus haut.

Toujours dans les actes improbables, j’ai trouvé un contrat d’accord entre les nobles Claude et Anthoine Amargier et plusieurs de Langlade du 30 mai 1541. Que dit cet acte ? La fratrie Vidal de Langlade, de Vialla de Saugues, Messire Jehan de Langlade, chanoine de Saugues, et Marie de Langlade, transigent avec Catherine de Vasseilh veuve de Messire Bertrand d’Aussan, chevalier, de Beauregard à propos de faits concernant la métairie de Plombeyre appartenant aux Langlade et impliquant ses fils qu’elle a eu de feu Jehan Amargier, Sr de Beauregard, à savoir Claude Amargier écuyer Sr de Beauregard et Anthoine Amargier, Sr de La Rode. L’acte est daté du 14 janvier 1584 et signé du notaire royal Antoine Langlade (de la première branche) et du praticien Nohé Langlade qui viendra en branche 3.
Je doute de l’authenticité de la signature de Nohé Langlade dont je possède une véridique provenant d’un registre de notaire.

Pour autant l’acte me semble tout à fait plausible car la famille Amargier est correcte. Ce serait donc une recopie de l’acte authentique pour ajouter la particule “de” ! Et en ce cas la signature du notaire Antoine Langlade n’est pas la sienne mais une copie. Dommage c’est la seule que je possède à ce jour de cet ancêtre !

Imitation de la signature du notaire Antoine Langlade.

Je ne vais pas m’étendre sur tous les autres faux actes qui n’apportent rien de concret, ceux-ci suffisent.

La noblesse de la famille repose sur ces faux actes remontant à noble Jacques de Langlade qui teste en 1596. Son petit-fils Alexandre de Langlade, fils de Guillaume, est condamné en 1668 pour usurpation de noblesse par Claude Bazin de Bezons, intendant du Languedoc, avec son fils Pierre, puis à nouveau en 1699 . Mais Pierre de Langlade arrive à se faire maintenir noble en 1700 sur preuves du fameux testament en 1596.

L’arrêt du Conseil obtenu en 1787 a confirmé le jugement de 1700 en reprenant la généalogie alors présentée qui donnait des qualifications nobiliaires à tous ses membres depuis 1596. Et sur la généalogie de la branche du Chayla il est noté dans les Dossiers bleus que tous les titres qu’ils ont produits sont faux.

Il est indiqué qu’avant l’alliance d’Apchier, ils étaient notaires, juges, marchands, apothicaires. C’est donc Balthazard de Langlade, l’arrière-petit-fils de Jacques (celui qui a testé en 1596) qui épouse la vicomtesse du Chayla, Françoise d’Apchier. Un bel article à lire sur cette femme et ses époux ici .

C’est à cette branche qu’appartient l’abbé du Chayla que j’ai évoqué ici .

Abbé du Chayla

Et également Nicolas-Joseph-Balthazar de Langlade (1686 -1754) Vicomte du Chayla dont au retrouve la notice au Château de Versailles : .

Nicolas-Joseph-Balthazar de Langlade (source)

Branche 3 : Jacques Langlade (+<1587), marchand

Jacques Langlade a épousé en secondes noces Antoinette Bertran, de Sainte-Marie-des-Chazes, fille de noble Regnauld Bertran écuyer et de demoiselle Catherine de Chazalles. Elle était veuve de Jacques Marion. De sa première union inconnue, Jacques Langlade avait eu un fils Antoine qui se maria à Louise Marion fille de sa seconde épouse.

Antoine de Langlade fut praticien, notaire et procureur, greffier. Il fit une rente Saint-Médard de Saugues en 1606. Il était encore en vie en 1634. Du chef de sa femme, il était Sieur de Reilhac à Sainte-Marie-des-Chazes.

J’ai noté deux alliances en rouge que je ne vois pas où placer ailleurs mais qui correspondent en époque et profession. Je cherche encore des preuves absolues.


Peut-être est-ce à cette branche qu’il faut ajouter Nohé Langlade praticien, retrouvé dans quelques actes ?

2 commentaires

  1. Cet article m’a fait revivre une belle découverte du bourg de Saugues ou quelques uns de mes ancêtres sont passés. Ils ont peut-être connus les tiens.

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