Pour ce Généathème “En avril, ne te découvre pas d’un fil !“, je vais m’intéresser à des ancêtres exerçant des professions en lien avec les fils.
Parlons donc de Marie Hélène Françoise Joseph Boudin. Elle était née le 4 vendémiaire an VIII à Lebucquière (Pas-de-Calais) fille de Nicolas Louis Boudin et de Marie Rose Dorothée Frassent.
Enfant posthume, elle perd également sa mère à l’âge de 4 ans 1/2. Elle a sans doute été élevée par son grand-père paternel décédé 1 an 1/2 plus tard puis/ou par des oncles et tantes.
Je la rencontre ensuite dans le recensement de 1820 de Barastre où jeune mariée, elle est dite fileuse. Son époux est alors cotonnier. Mais en 1813 il était couvreur d’ardoise et le restera toute sa vie comme ses père, aïeul et bisaïeul avant lui et ses fils après lui.
Marie Hélène Françoise Joseph Boudin est donc fileuse tout au long de sa vie, peut-être fileuse de coton. Par exemple, lors du recensement de 1841, elle est fileuse comme toutes ses filles à l’exception de l’une d’entre elles qui est plus spécifiquement fileuse de lin. Lors du recensement de 1876 à Barastre elle est dite trameuse.
Quelle différence existe-t-il ? Une trameuse est une ouvrière chargée de disposer sur les canettes les fils de trame tandis qu’une fileuse file de la laine, du coton, du lin…
En 1881, 3 ans avant son décès, alors qu’elle a déjà 82 ans, elle est rentière et héberge un boulanger de 34 ans à son domicile. Elle profite enfin d’un repos bien mérité.
Marie Hélène Françoise Joseph Boudin n’est pas devenue fileuse par hasard. Son père était déjà dans le textile. Nicolas Louis Boudin était musquinier.
Le
musquinier/mulquinier et autres graphies est un artisan tisserand en Beauvaisis, en Artois et en Picardie. Installé dans sa cave sur son métier, il faisait de la toile avec la navette. Le terme était réservé aux tisserands en lin
qui produisaient batiste, linon, toile de fils… pour produire coiffes, mouchoirs, torchons… L’origine du mot viendrait de “molequin” une étoffe légère en lin.
Il produisait ses tissus puis les vendait à des négociants qui les revendaient ensuite au détail.

Nicolas Louis Boudin était donc musquinier comme l’était son père Jean Dominique Boudin et comme le sera son fils. Sa femme Marie Rose Dorothée Frassent était elle-même fille et petite-fille de musquiniers.