Comme il ne faut jamais désespérer, j’ai repris mes recherches par internet sur les bases généralistes de FILAE et GENEANET et là ! Waouh, un inventaire de folie ! Mais il m’a fallu être bien rusée !

Il ne faut pas hésiter à utiliser les recherches imprécises ici MA*

Et là un trésor ! L’inventaire après décès du 11 février 1779 d’Antoine MAMY et non MAURY !

Source : Archives Nationales MC/ET/LXXXII/565

J’y retrouve son épouse et 6 enfants dont 4 que je connaissais déjà ainsi que son frère Pierre MAMY. Aucun autre parent, dommage ! Mais tout de même 2 enfants supplémentaires, l’un déjà décédé Jean Claude Marie MAMY et une fille Margueritte Marie MAMY. Marie LEFEVRE est tutrice de ses enfants et son beau-frère est subrogé tuteur. Un subrogé tuteur doit être désigné par le conseil de famille et choisi parmi ses membres. L’acte fournit la date de la mise sous tutelle, le 30 janvier 1777, par sentence rendue par le lieutenant civil au Châtelet de Paris. Dans le bas de la première page, dans un entrefilet on apprend qu’Antoine MAMY est décédé dans l’enclos Saint-Victor en janvier 1777.

Je découvre avec joie que cet acte est aussi disponible sur Généanet même si le registre n’est pas indexé. Après un certain nombre de pages tournées virtuellement je trouve enfin la sentence !

Registre de tutelles (15/01/1777 – 31/01/1777) – AN Y5025B

J’y apprends l’âge de tous les enfants :

  1. Louis Pierre 13 ans
  2. Catherine Anne 10 ans
  3. Marie Sophie 8 ans
  4. Claude 7 ans
  5. Jean Claude Marie 3 ans et demi
  6. Margueritte Marie 1 an et demi

Ils demeurent tous alors dans l’Enclos Saint-Victor à Paris. C’est un clos d’abbaye sur la rive gauche de la Seine. Il contient l’église abbatiale, les bâtiments conventuels, cours et jardins.

Plan Jaillet 1775

En voici une autre vue plus ancienne :

Plan de Paris levé et dessiné par Louis Bretez, gravé par Claude Lucas. Paris (1739)

Un beau site sur les cartes de Paris qui vaut le détour : https://paris-atlas-historique.fr/index.html

Mais en 1779 la famille habite rue de La Cerisaie et voici l’inventaire des biens relevés :

Dans une salle basse:
– une pincette, un gril, une poêle à frire, un chaudron, un chandelier, une broche, le tout fer, un fourneau de fonte, un soufflet (3 L)
– trois pots de …, six bouteilles, un pot à l’eau, quatre verres, un vieux reliquaire, une boite à sel, un poêle de faïence et huit bouts de tuyaux (20 L)
– une table avec son pied, une armoire de bois de chêne à quatre panneaux, un bas d’armoire de bois de noyer à deux battants et deux tiroirs, au-dessus une petite chapelle, un buffet garni de ses tablettes, une armoire de bois de noyer aussi garni de tablettes, une vieille chiffonnière à six tiroirs (54 L)
– une cage à oiseau, sept chaises de paille, une vieille horloge à cadran de cuivre avec ses poids et cordages, environ six aulnes de tapisserie Bayeux servant tous de tenture que de rideau, un petit miroir (7 L)
– une couchette de quatre pieds et demi garni de sa paillasse, un matelas de laine couvert de toile à carreaux, un sommier de crin aussi couvert de toile à carreaux, un lit, un traversin et un oreiller de coutil rempli de plumes, une vieille courtepointe d’indienne, un vieux couvre pied de satin, une housse de serge verte, garni de ses lentes (?) et rideaux à galon de serge jaune avec ses tringles (66 L)
– une autre couchette de trois pieds de large, une paillasse de toile à carreaux, un matelas, un traversin de coutil rempli de plumes, un petit couvrepied (15 L)

Dans le buffet ci-devant inventorié :
– un chandelier de fer blanc à poignée, trois pots de grès, deux de faïence, deux …, huit assiettes de faïence, quatre compotiers et trois assiettes en porcelaine, et vingt autres pièces de poteries et verreries ne méritant description, deux moulins à café, un poêlon de cuivre, une lèchefrite et un couvercle (4 L)

Dans les buffet et armoire ci-devant inventoriés :
– une bouilloire, un tamis, une cuillère à pot, sept pièces tant cuillères que fourchettes en fer et étain, un gobelet d’étain, une grande cuillère d’étain, deux terrines, un tas de vieux chiffons, six volumes de livres de dévotion (3 L)
– une robe de toile de coton bleue et blanche doublée de taffetas, une autre robe de … à carreaux rouge et brun, un jupon piqué de droguet vert, un autre jupon piqué de serge et coton à fleurs brochées, deux casaquins l’un d’indienne et l’autre de bourre de soie, une camisole de toile de coton à p… bleus et blancs, un jupon de toile d’Orange à fleurs, deux jupons de basin broché, un jupon de toile rouillée, un déshabillé de toile de coton brodé en laine, deux camisoles de toile de coton blanche dont l’un garni de mousseline (66 L)
– onze … bonnets ronds que cornette de Ni… garnis de mousseline rayée et brodée, une vieille garniture de dentelle, une autre de gaze, un bonnet monté de gaze brodée, deux mouchoirs de col, deux coiffes, une paire de bonhommes le tout de mousseline tant rayés qu’à carreaux, deux mouchoirs de poche à carreaux bleus, deux autres blancs, deux paires de bas de coton, une paire de souliers et deux paires de mules, deux corsets de bazas, une paire de manchettes de mousseline à deux rangées, sept chemises à usage de femme garnies de tour de gorge de mousseline, trois tabliers de toile blanche, deux coiffes et un mouchoir de gaze en dentelle noire, un mouchoir de soie, un tablier de toile de coton rouge, deux pelotes, un éventail et trois paquets de chiffons ne méritant description, le tout comme très vieux (30 L)
– un coupon d’indienne à fleurs fond sable et deux coupons de toile grise le tout destiné à faire une courtepointe, un rideau d’indienne (18 L)
– la veuve déclare qu’il ne lui reste plus aucun des habits, linges, hardes à usage de son défunt mari attendu qu’elle les a employés pour l’usage de ses enfants
– dix-sept serviettes de toile … et grains d’orge, trois nappes aussi à grains d’orge et deux de toile pleine, une autre nappe de toile pleine, six paires de draps et deux taies d’oreillers et douze tant torchons que vieux morceaux de toile, un tas de b… de vieilles chemises et hardes, deux bouteilles à tabac, le tout très vieux (75 L)
– une garniture et son bavolet de dentelle de Paris, une coiffe de mousseline (8 L)
– une paire de boucles de souliers d’homme à cout… d’argent choppe et …dillou d’acier, un couteau à manche de nacre de perle garni en argent, une paire de boucle aussi d’argent à usage de femme (7 L)
– un gobelet à pied d’argent poinçon de Paris pesant quatre onces (26L 1s 12d)

Dans un petit cabinet à côté ayant vue sur la cour:
– une bassinoire de cuivre rouge, une écumoire de cuivre jaune, deux petits chaudrons de … cuivre, un balais de crins, deux marteaux, une hache … et autres morceaux de fer, vingt pièces de différentes poteries et verreries, deux saut de coutil, un coffre rempli de chiffons, deux paniers d’osier et trois planches servant de tablettes (30 L)

Dans une écurie au fond de la cour :
– un matelas, une vieille couverture de laine (6 L)
– trois voitures en fort mauvais état (300 L)
– douze chevaux tous vieux (300 L)
– une charrette de bois blanc avec un sac de harnois, courroies et autres ustensiles relatifs à la profession de loueur de carrosse (100 L)

Les papiers:
– pas de contrat de mariage passé
– deux pièces attachées ensemble, la première est un mémoire d’ouvrages et fournitures faits par M Lecuyer charron à Paris pour la veuve de 173 L 14 s avec en bas une mention énonciative qu’il ne resterait plus que 27 L et la seconde est un autre mémoire d’ouvrages fournis par le nommé Redoin charron à la veuve de 12 L

La communauté et la succession doivent à :
– S. Redoin les 12 L
– M. Paporel 800 L
– M. Chauvin 800 L pour fourniture d’avoine
– M. Perret inspecteur sur les ports 600 L pour argent prêté
– M. Pierre Mamy son beau-frère 570 L pour argent prêté
– M. Joly charron 60 L pour ouvrage de charronnage par lui faite
– M. Hemars maréchal grossier 100 L pour ouvrage de sa profession
– M. Briller aussi maréchal grossier pareillement pour ouvrage de sa profession 20 L
– M. Bas pour argent prêté en différentes fois 600 L
– M. Therion maréchal ferrant 150 L pour ouvrages par lui faits relatifs à sa profession
– M. De La Maison marchand de chevaux 120 L
– M. Morot aussi marchand de chevaux 150 L
– M Picard charron pour fournitures d’ouvrages de sa profession 18 L
– Picard cocher de place 21 L restant dues sur ses gages
– Normand aussi cocher de place 30 L pour un mois de ses gages
– Duprat aussi cocher de place 15 L pour 15 jours de gages
– S. Laporte 48 L pour fourniture de paille et de foin
– S. Benoit MAMY loueur de carrosses 30 L pour louage de carrosse
– M. Ducateau maitre de pension 42 L pour la pension de l’aîné de ses enfants
– S. Jallaud sellier 50 L restant dues de celle de 200 L
– le terme courant du loyer de la maison qu’elle occupe rue de La Cerisaie sur le pied de 300 L par an
– 12 L pour une année de sa capitation
– S. Dumet herboriste 20 L pour fournitures de simples et aposemes

Elle a payé 12 L pour les frais funéraires de son mari
Elle a payé 12 L pour 2 vacations employées à l’inventaire

On remarque dans l’inventaire la présence de Benoit MAMY, loueur de carrosse choisi par Pierre MAMY le subrogé tuteur pour estimer les biens liés à  la profession de loueur de carrosse. On le retrouve aussi comme ayant prêté 30 livres pour louage de carrosse.

Deux types de maréchaux à qui elle doit des sommes sont cités : les maréchaux grossiers et les maréchaux-ferrants. Quelle est la différence ? Le maréchal-ferrant s’occupe de ferrer les chevaux et​ de les panser quand ils sont malades ou blessés tandis que le maréchal grossier s’occupe des roues de charrettes, réalisées par les charrons, et des outils. En effet il fabrique principalement tous les gros ouvrages de serrurerie tels que les essieux, la garniture des roues en bandes de fer, les arc-boutants, les sièges, les crics et généralement toutes les ferrures entrant dans la confection d’une voiture.

Maréchal grossier                                         Maréchal-ferrant
Source
: Encyclopédie numérique de Diderot et d’Alembert CLIC

J’ai aussi remarqué dans cet acte que le fils ainé, mon ancêtre Louis Pierre MAMY alors âgé de 15 ans, était chez un maitre de pension. Les pensions étaient des maisons d’éducation pour accompagner les études. Un élève en pension se rendait dans un collège mais il était logé dans l’établissement qui se chargeait de compléter et l’aider dans ses études. Toutefois, pour la plupart des pensions, l’enseignement se limitait aux matières de base : latin, français, langues étrangères, histoire, géographie, morale, catéchisme. Nombre d’entre elles étaient installées près du quartier Latin.

Finalement, nous l’avons vu à la lettre de P de ce challenge (CLIC), il sera simplement cocher de place…

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