Mon arrière-grand-père André Biron était gantier tout comme son père Jean-Baptiste dit Louis Biron. Voici un métier d’art pour le Généathème de ce mois de mai !

Jean Baptiste Biron (1881-1961) surnommé Louis, est déjà gantier à 20 ans lors de son recensement militaire en 1901 à Paris. Je ne connais pas bien les conditions de sa formation mais je pense qu’il a appris auprès de Henri Jacques Trépier. En effet, deux ans plus tard, à son mariage le 20 juin 1903, l’un de ses témoins est Henri Trépier, 45 ans, fabricant de gants, 23 rue Montaigne à Paris.

J’ai découvert que cet homme, était officier d’Académie, distinction bien souvent attribuée à des enseignants ou toutes personnes ayant apporté un concours efficace au développement de l’enseignement, à tous les degrés et sous toutes ses formes, ainsi qu’aux membres des Sociétés savantes.

Source : Geneanet

On voit Jean-Baptiste Biron sur cette photographie en tenue de travail avec son fils André Biron (1904-1984) vers 1908 devant son magasin.

Source : collection familiale

Est-ce déjà au 15 Avenue Victoria ? C’est là qu’était sa boutique au retour de la Grande Guerre en 1919. Est-ce alors qu’il l’a rachetée ? Une carte d’électeur de 1921 le donne aussi à cette adresse.

Source : électeur 1921

Sa boutique au 15 Avenue Victoria se trouve sur le flanc gauche du Théâtre Sarah Bernhardt, face à la Tour Saint-Jacques.

D’ailleurs mon grand-père m’avait montré un petit mot de Sarah Bernhardt qui accompagnait des étrennes qu’elle remettait à mon trisaïeul chez qui elle achetait ses gants…

Sa boutique était encore à cette adresse bien des années plus tard. Sur cette photographie Jean-Baptiste Biron est avec un ami et son petit-fils et filleul André Biron (1925-2014), mon grand-père.

Source : collection familiale – vers 1930
Vue actuelle de l’emplacement de la boutique devant laquelle a été prise la photo.

Voici son papier à en-tête dont je possède un certain nombre de feuillets.

Son fils André Biron (1904-1984) a sans doute appris le métier à ses côtés et est devenu gantier à son tour. Il a eu sa propre boutique dans un tout autre quartier parisien que son épouse Germaine Frantz (1905-1984) tenait jusqu’à sa mort.

Source : collection familiale

Mon arrière-grand-père, André Biron, est décédé à 80 ans suite à un accident de voiture survenu alors qu’il était à Saint-Junien (87). Il s’y rendait régulièrement pour acheter gants et peaux. Il s’y était rendu cette fois-ci pour revendre son stock tant en gants qu’en peaux, son épouse Germaine Frantz, qui tenait le magasin, étant décédée depuis deux mois…

Le gantier vendait aussi bien du prêt-à-porter que des gants sur mesure. D’ailleurs sur la première photographie on le devine écrit sur la devanture. Mes aïeux achetaient des peaux dans les mégisseries pour réaliser leurs gants. Et pour cela ils avaient un ensemble d’outils propres à leur métier. J’en ai vu certains dans mon enfance (j’attends des photographies des outils que mes parents ont conservés !) tout comme j’ai eu droit à des gants faits par ma propre famille !

Source : collection de mes gants

Les verts me vont comme un gant ! Je les ai déjà portés. Les autres, exceptés les marron, me vont très bien aussi, ils sont rangés comme un trésor dans mon armoire. Il manque ici mes noirs fourrés, les seuls que j’utilise en réalité. C’est mon grand-père qui me les avait choisi dans le stock de son père qu’il avait récupéré à la fermeture de sa boutique. S’il n’est pas devenu gantier à son tour, au moins avait-il l’œil pour choisir les gants adaptés !

Le gantier commande donc aux mégisseries des peaux de différents animaux qu’il fait teindre. Elles servent à la fabrication des gants. Il les travaille et les étire pour leur donner une certaine élasticité. Il coupe les différents éléments des gants à l’aide d’un emporte-pièces qui permet de définir la forme du gant.

Les gants sont constitués de plusieurs éléments : le dos, la paume, les entre-doigts et le pouce qui est toujours cousu à part. Il les assemble à la main ou à la machine, y appose une doublure et les agrémente de broderies ou d’accessoires  comme des perles.

Mais si l’apogée de l’industrie gantière se situe entre 1850 et les années 1920, à l’époque de mon arrière-grand-père André Biron tenir une boutique de gantier jusqu’en 1984 n’était guère viable et avec mon arrière grand-mère couturière, ils se sont donc un peu diversifiés.


Pour en savoir plus : Conseil national du cuir
Et des reportages très intéressants : Les gantiers de Saint-Junien et Le dernier gantier de Grenoble

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