Commençons par nous pencher sur Guillemine de Saint-Juéry. Je l’ai présentée ici CLIC avec son mari Jean Rolland et surtout leurs enfants. Elle est inhumée à Chauchailles le 22 décembre 1650 après avoir passé un testament chez Me Sanet de St-Juéry (notaire non retrouvé).
Ce couple se trouve dans la parentèle de Mr Me Guyon de Saint-Juéry, docteur en droit et juge de Saint-Juéry qui signe ainsi :
Ce Guyon de Saint-Juéry, est fils de Claude de Saint-Juéry. C’est une affaire de 1609 qui me l’apprend.
Il a été emprisonné à la conciergerie de Montferrand, et en février 1609 il se trouve au Palais de Riom par suite de condamnation de dépens et amende pour 500 livres environs. Il prévoit de faire casser le jugement.
- Le 11 janvier 1608, vente devant Me Allanche notaire royal du pré de La Gouze par Guyon de Saint-Juéry à Jehan Poudevigne dit Astore beau-père d’Estienne Gely pour 135 livres. Il a été constitué à Françoise Poudevigne dans son contrat de mariage avec ledit Estienne Gely.
- Le 1er février 1609, une procuration est passée devant Me Chabassier de Riom pour vendre une métairie à Noalhac pour 800 livres minimum. Elle est consentie à honorable homme Mre Jean Chalmeton notaire royal de Saint-Alban-sur-Limagnole, à noble Jean Berc Sieur de La Prade et Sire Jean Rolland marchand de Boutans de Chauchailles par honorable homme Me Guyon de Saint-Juéry de Fournels. La somme servira à payer 188 livres 2 sols à Jean Rolland pour fournitures et le rembourser du prêt consenti le même jour et aussi à le sortir de prison en payant les dépenses de bouche, droit de geôle, gîte et pour payer le restant de la constitution de dot faite par feu noble Claude de Saint-Juéry son père à Marguerite de Saint-Juéry sa sœur femme de honorable homme Pierre Chalmeton.
- Le 5 février 1609, contrat d’achat de la métairie devant Me Roffiac et Enjalvin pour Estienne Gely. Ils vendent donc tous les trois la métairie à Estienne Gely de La Vachellerie de Fournels pour 800 livres. Il paye ce jour 360 livres que Sire Jean Rolland promet de porter à noble Guyon de Saint-Juéry à Riom (source).
- Le 14 mai 1609, quittance pour Estienne Gely portant reconnaissance pour noble Marguerite de Saint-Juéry de 217 livres 10 sols (source).
- Le 21 novembre 1609, procuration de Jean Chalmeton pour son fils Pierre Chalmeton époux de noble Marguerite de Saint-Juéry pour recevoir le paiement d’Estienne Gely. Quittance le lendemain du paiement de 236 livres comme douaire de ladite épouse. Guyon de Saint-Juéry reconnait que 86 livres 9 sols ont été payés à Me Pierre Alanche notaire 30 livres comme rentier de la censive due au seigneur de Jonchères sur ladite métairie, 6 livres 14 sols au notaire pour le seigneur Comte d’Apchier, 6 livres 1 sol 9 deniers au Sieur du Fraisse comme rentier du seigneur de Jonchères, à Me Jehan ? (taché) receveur des arrérages dus au seigneur comte d’Apchier 15 livres 7 sols 6 deniers, à Jehan Chalvet de Boubals collecteur de la paroisse de Noalhac 3 livres 4 sols, à Jehan de Saint-Juéry Barthollet collecteur de ? 37 sols 6 deniers, à Pierre Chastang aussi collecteur 4 livres 7 sols 6 deniers, à Jehan Bides aussi collecteur 38 sols, à Sire Jean Rolland de Boutans pour fournitures faites à Riom au greffier du prévôt général 17 livres (source 1 et 2).
- Le 28 juillet 1614, transaction et accord pour éviter un procès entre Mr Me Guyon de Saint-Juéry docteur en droit, vendeur, qui veut faire casser la vente pour être moitié du juste prix, et Estienne Gely l’acheteur. Il lui est payé 220 livres supplémentaires pour la métairie et le pré comme accord (source).
Pourquoi a-t-il choisi comme procureurs ces 3 hommes ? Parce qu’ils lui sont apparentés bien sûr !
- Dans cette série d’actes, nous découvrons que Jean Chalmeton est le père de son beau-frère Pierre Chalmeton qui a épousé sa sœur Marguerite de Saint-Juéry.
- Jean Berc est son beau-père ou beau-frère car Guyon de Saint-Juéry est l’époux d’une Marguerite Berc, ce que nous apprenons dans le contrat de mariage de leur fille en 1629 (source). Alors qu’il est décédé, ce sont des oncles qui accompagnent sa fille Christine de Saint-Juéry à savoir :
- Pierre Chalmeton docteur es droits, oncle paternel dont je viens de parler ;
- Jean Daunis notaire royal de Noalhac, oncle maternel époux de Françoise Berc.
- Sire Jean Rolland est l’époux de Guillemine de Saint-Juéry ! C’est le couple qui m’intéresse particulièrement.
Pierre Chalmeton et Marguerite de Saint-Juéry ont 10 enfants entre 1617 et 1632 à Saint-Alban-sur-Limagnole. La marraine du premier enfant est justement Marguerite de Berc dont le nom a été raturé, femme à monsieur Phlibert (lire Guyon) de Saint Jori docteur es droits du lieu et paroisse de Saint-Jori. Tous les autres parrains et marraines de leurs enfants sont des personnalités de Saint-Alban ou du Malzieu sauf Jean Rolland qui est le parrain de leur fille Louise Chalmeton en 1624. Jean Rolland est aussi le parrain de Jehan Allo fils de la susdite Christine de Saint-Juéry en 1635 et il était aussi présent à son contrat de mariage en 1629. Son gendre Bernard Conorton, époux de sa fille Anthoinette Rolland, est le parrain de Bernad Dallo en 1642 avec une certaine Françoise de Saint-Juéry de Ferluguet de La Fage-Montivernoux. Peut-être est-ce celle qui décède aux Allatieux le 3 décembre 1689 ?
On voit bien que Sire Jean Rolland est un proche parent de Guyon de Saint-Juéry. Comme il est l’époux d’une Guillemine de Saint-Juéry, il est tentant d’en faire des beaux-frères. Et comme il est mon ancêtre cela m’intéresse énormément vous vous en doutez !
J’ai poursuivi mes recherches et j’ai découvert que ce Guyon de Saint-Juéry, docteur en droits, est neveu et héritier universel de noble Jehan de Saint-Juéry dit La Bartholle. Celui-ci fait son testament le 5 octobre 1611 et fait des legs à ses filles naturelles Anthoinette, Jeanne et Claude de Saint-Juéry de 5 sols, autrement dit rien, il lègue aussi 7 livres à son autre fille Christine de Saint-Juéry (sans doute naturelle mais ce n’est pas précisé) femme de Jehan Chalvet de Gourgoussages de Noalhac. Il signe son testament :
Un autre noble Jehan de Saint-Juéry dit Barthollet est vivant en 1613. Il signe différemment.
C’est forcément un parent proche puisqu’il porte quasiment le même surnom ! Est-ce un fils naturel que Jean de Saint-Juéry dit La Bartholle ne cite pas dans son testament, ou un jeune frère ? C’est possible car Barthollet signifie petit Bartholle.
De plus, on constate qu’il est présent à une quittance de la famille Rolland en 1611, sa signature l’atteste (source). Il pourrait bien être leur cousin…
Comme il habite Saint-Juéry à Fournels, je le verrais bien père de la fratrie que j’y ai découverte. Je n’ai pas de preuve formelle qu’ils soient frère et sœurs, mais ils sont parrain et marraines des enfants des uns des autres. C’est donc très probable.
D’abord appelés de Saint-Juéry, ils deviennent Saint-Juéry avec le temps. Ils sont sans doute issus d’une branche bâtarde des nobles de Saint-Juéry. D’où le rapprochement que je fais, vu la rareté du patronyme et le lieu identique.
Cela nous donne une famille ainsi constituée :
Suite à venir…