Langue : une maladie à Anost

Nom de la commune : Anost
Région : Bourgogne
Département : Saône-et-Loire (71)
Population : 719 habitants
Superficie : 51,91 km²
Altitude : 357 à 787 mètres


Au détours d’un registre d’Anost, j’ai découvert le témoignage d’une épizootie qui a sévi en France en 1731. Une épizootie est le terme adapté pour une épidémie qui frappe les animaux. La mention se trouve dans un de ses registres paroissiaux. J’y ai un certain nombre d’ancêtres dont certain ont forcément connu cette épizootie.

Pierrette Billion était née à Anost en 1726, elle n’en avait sans doute guère de souvenirs mais ses parents et sa grand-mère maternelle ont dû bien connaître ce mal étrange.

Pierrette Billion dans mon ascendance
(Source : Heredis)

L’an 1731 a Gana en Auvergne il arriva une maladie aux bêtes a corne, dessus dessous et a coté de la langue (…) Cette maladie en moins de rien se répandoit dans tout les environs

Registre d’Anost 1731 (A.D. de La Saône-et-Loire)

Ce mal de langue a fait l’objet d’une publication :

Une épizootie méconnue : le « mal de langue » de 1763
François Vallat
Dans Histoire & Sociétés Rurales 2003/2 (Vol. 20), pages 79 à 119

Y est bien mentionné un épisode en Bourbonnais à Gannat en 1731 ! Vous pouvez lire la publication directement ici. On y apprend :

il s’agirait de brûlures causées par le poil de chenilles urticantes. De nos jours, l’érucisme (du latin eruca chenille) se manifeste surtout chez le chien, dans le sud et le sud-ouest de la France, par un choc anaphylactique et des nécroses étendues de la langue et de la gueule.

Ce qui semble confirmé par les contemporains eux-mêmes :

L’année 1731, marquée par une épizootie retentissante, a vu une prolifération tout-à-fait inaccoutumée de chenilles processionnaires, à tel point que les contemporains ont naturellement établi une relation entre la maladie et ces insectes.

Cette description de la maladie est particulièrement intéressante !

Description de la maladie (Histoire médicale générale et particulière des maladies épidémiques contagieuses et épizootiques)

Je n’ose vous montrer les photographies que j’ai découvertes sur internet des langues de chiens ayant approché ces petites bêtes de trop près. C’est tout simplement à pleurer !

2 commentaires

  1. Pauvres bêtes ! L’application du remède devait être particulièrement douloureuse aussi


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