Introuvable décès ! Jean François Biron

J’ai fait une découverte ou plutôt non, une re-découverte…

De quoi vais-je vous parler aujourd’hui ? Je vais vous présenter mon 7^e aïeul, Jean François Biron.

Jean François Biron
Pierre Biron
Jean Baptiste Biron
André Pierre Biron
André Baptiste Jean Biron
mon père
moi

C’est la fin de sa vie qui représente une énigme. Je n’avais donc pas trouvé le décès le Jean François Biron jusqu’à ce que je trouve sa mention dans le mariage d’un de ses fils en 1886 à Chauchailles (Lozère).

Mon Jean François Biron est donc décédé le 28 juin 1881 à Espinasse dans le Cantal. Un extrait d’acte de décès à été présenté. Le souci, car bien sûr il y en a un, c’est que dans le registre aux A.D. du Cantal il n’y a pas de décès de ce nom à cette date ! J’ai bien sûr regardé avant et après cette date, j’ai consulté les communes voisines et rien.

Je me suis donc tournée vers l’enregistrement qui a confirmé à 3 reprises le lieu et la date ! Il ne me reste plus qu’à consulter à la mairie le second registre où j’espère trouver cet acte introuvable !

Malgré tout, mes recherches ne se sont pas arrêtées là. Je me suis intéressée à sa succession. C’est l’occasion pour moi de vous montrer comment mener de telles recherches !

Table des successions et absences du canton de Chaudes-Aigues

Cette table m’apporte plusieurs informations importantes en dehors de son identité, sur la partie droite du registre :

• un n° au sommier douteux, le 227 ? Rien à voir avec un quelconque lit, bien sûr. Il y a un doute sur l’absence de succession ou bien le délai de 6 mois a été dépassé et c’est inscrit dans un registre appelé sommier douteux, dans l’attente d’un éclaircissement. Très peu ont été conservé, il y a donc peu de chance que je le trouve. Mais effectievement le 4 mars 1882, les 6 mois sont largement dépassés.
• 2 dates de déclarations de succession : 5 décembre 1881 (n°131) et 4 mars 1882 (n°147).
• un n° de volume (10) et un n° de case (274) au Répertoire général
• un testament enregistré le 4 mars 1882.

Et voilà qu’en compulsant des photos datant de 2009, pour une toute autre raison, je découvre que j’avais consulté ces 2 déclarations des mutations par décès et les avais prises en photo !

J’y ai retrouvé :

• la référence à la table des successions et absences qui m’a fourni l’accès à ces déclarations ;
• la référence au Répertoire général volume 10 et case 274 ;
• la mention du testament avec sa date et son n° ;
• le détail de la succession évidemment.

Pourquoi 2 déclarations ? Parce qu’il y a eu une omission !

Le 5 décembre 1881, sa veuve, Marie Jeanne Dieulefait, ménagère à Auzolles à Espinasse agit en son nom et en celui de ses enfants mineurs (ils ont entre 31 ans et 17 ans). Elle déclare que son mari est décédé à Auzolles où il était fermier le 28 juin 1881 après avoir fait rédiger son testament le 6 avril 1877 à Chaudes-Aigues chez Me Roussilhe. Il n’est pas encore enregistré, il porte le n°215 du volume 19. Jean-François Biron lui a légué l’usufruit de tous ses biens. Elle possède donc le droit d’utiliser ses biens et d’en percevoir les revenus, sans en être la propriétaire. Il est précisé qu’il est originaire du Fau-de-Peyre (Lozère).

Il a 6 héritiers :

1. Pierre Biron
2. Jean – Baptiste Biron
3. Prosper Biron
4. Basile Biron
5. Nathalie Biron
6. Marie Biron.

Jean François Biron ne possède que des meubles et objets mobiliers pour une toute petite valeur de 40 francs :

• un lit 15 francs,
• ustensiles de cuisines 20 francs,
• linges et hardes 5 francs.

Mais Marie Jeanne Dieulefait déclare avoir omis une somme de 398,60 francs, le 4 mars 1882.

Le testament aussi a son importance. Et je l’avais aussi photographié !

Ce document indique que Jean-François Biron est originaire du lieu de Villerousset à Sainte-Colombe-de-Peyre (Lozère) mais qu’il est actuellement fermier à Albinet à Chaudes-Aigues (Cantal). Il institue son héritier son fils ainé, Pierre Biron (mon aïeul), a qui il donne, par préciput et hors part, le ¹/₄ de tous ses biens. Il donne à son épouse l’usufruit de la moitié de tous ses biens, sa vie durant.

Il précise qu’il veut que ses honneurs funèbres soient célébrés suivant son état de condition et conformément aux usages de la commune de Saint-Colombe-de-Peyre (Lozère). Il serait intéressant de connaitre les différences avec ceux d’Espinasse (Cantal) !

Parmi les 4 témoins, il y a son employeur, Pierre Bouchet, chez qui est rédigé le testament. Jean François Biron se trouve couché dans un lit au fond de la cuisine au rez-de-chaussée de la maison, il est 5 heures du matin. Il se remettra de sa maladie puisqu’il meurt 4 ans plus tard.

Et pour finir, cerise sur le gâteau, j’ai découvert l’enregistrement de son décès sur la table de successions d’Aumont-Aubrac en Lozère. La date de la déclaration est du 27 décembre 1881. Les biens déclarés sont des immeubles à Sainte-Colombe-de-Peyre de 146 francs de revenus.

Une recherche s’impose à ce propos, sans doute dans la cote 3 Q 249 !…

Le couple est bien originaire de Sainte-Colombe-de-Peyre où ils s’étaient mariés le 17 février 1848. Ils avaient passé un contrat de mariage chez Me Hercule Desfours à Aumont-Aubrac le 25 mars 1848 à moins que ce ne soit le 1er février 1848. Une date d’enregistrement antérieure à la date de l’acte me semble totalement improbable, il se pourrait que les dates aient été inversées…

Encore un point à vérifier mais que la consultation du contrat de mariage éclairera (cote 3E15256).

Pour autant, Jean François Biron n’est pas né à Sainte-Colombe-de-Peyre, il n’est pas né non plus au Fau-de-Peyre, comme cela était indiqués dans les premiers documents que je vous ai présentés. Il est né à La Chaze-de-Peyre et y a été baptisé ! C’est d’ailleurs ce qui était indiqué dans son acte de mariage.

Erreur, oubli, confusion. Cet ancêtre, Jean François Biron, est plein de surprises généalogiques !