Qui êtes-vous Jeanne Peret et Jean Jarousse ?

Blaise Biron est un ancêtre de la 14e génération dans mon arbre. Il vivait à La Trinitat aux Escourdounats en Auvergne, dans l’actuel Cantal. J’avais trouvé il y a bien longtemps son alliance avec Jeanne Pinet dans les relevés de René Pelat. Et ainsi j’avais appris ses alliances précédentes :

  • sa première alliance avec Guillaume Rouffiac Vieux,
  • son alliance non achevée avec Jean Jarousse,
  • et finalement son alliance avec Blaise Biron.

Les archives notariales de la Lozère étant en cours de mise en ligne, j’ai recherché les différents actes qu’il a recensés dans le notariat de Marvejols (Lozère), de Chirac (Lozère) et de Saint-Laurent-de-Muret (Lozère). De là a découlé une série de découvertes !

La première et non des moindres : Jeanne Pinet s’appelle en réalité Jeanne Peret, ou Perette lorsque son patronyme est féminisé comme c’est souvent le cas. Je me suis empressée de modifier l’information sur mon logiciel de généalogie, bien sûr.

Son premier époux Guillaume Rouffiac Vieux est décédé peu après son testament le 15 novembre 1636, publié et autorisé par les officiers ordinaires de Muret. Dans tous les cas avant le 16 décembre 1636. Ce Guillaume Rouffiac Vieux décède sans enfants et se sont ses frères, dont un autre de mes ancêtres Antoine Rouffiac dit Souchon, qui lui succèdent. Cinq quittances avec son beau-frère Jean Rouffiac dit Souchonnet font référence à cette succession et Jeanne Peret est alors citée épouse de Blaise Biron, des Escourdounats de La Trinitat, fils d’Henry Biron.

Notariat de Marvejols – Maitre Boyer 3 E 441 (Source: A.D. de la Lozère)

Une des quittances donne le lieu et la date de leur contrat de mariage : il a eu lieu à Saint-Urcize (Cantal) le 20 septembre 1637, chez Me Senrau, dont les minutes semblent perdues…

Notariat de Marvejols – Maitre Boyer 3 E 441 (Source: A.D. de la Lozère)

Toutes ces quittances remettent, à son nouvel époux, l’héritage de ladite Jeanne Peret auquel elle peut prétendre du décès de Guillaume Rouffiac, soit 470 livres. Au final elle touchera 660 livres selon la quittance finale de 1656.


Parmi les actes découverts grâce aux relevés de René Pelat, il y a aussi un accord avec Jean Jarousse. Voilà ce qu’il m’apprend sur cet homme qui n’épousa pas Jeanne Peret.

Me Jean Jarousse, procureur juridictionnel au mandement de Muret prétend avoir fait de grandes dépenses à l’occasion de la rédaction de son contrat de mariage avec Jeanne Peret. Il avait fait une grande assemblée en sa maison pour se faire puisque ladite Jeanne Peret lui avait promis le mariage. Elle semble ne pas être venue ou en tout cas ne pas avoir donné suite au contrat puisqu’elle a épousé un autre homme !

Notariat de Saint-Laurent-de-Muret – Maitre Charrier 3 E 10221 (Source: A.D. de la Lozère)

Jean Jarousse a assigné sa fiancée indélicate, Jeanne Peret, et son nouvel époux, Blaise Biron, en la Cour du bailliage de Gévaudan et a obtenu leur condamnation avec dépens. Mais ceux-ci ont fait appel en la Cour de Monsieur le Sénéchal de Beaucaire et Nîmes dont ils espèrent la relaxe et dépens contre lui. De son côté, Jean Jarousse espère évidemment les faire condamner. Ladite Peret a d’ailleurs augmenter sa demande de dommages et intérêts.

Mais ce 21 mai 1638, ils désirent tous vivre en paix et mettre fin à leur différend par l’entremise de leurs amis. Ils transigent donc et s’accordent.

  • Ils renoncent au procès et chacun paiera ses dépens.
  • Blaise Biron et Jeanne Peret paient 72 livres en pistoles d’Espagne qu’ils ont reçus ce jour en premier paiement de Jean Rouffiac.
  • Jean Jarousse renonce à tous droits sur l’accord passé le même jour avec les Rouffiac.

Après encore de longues recherches, j’ai pu établir une chronologie de la vie de cet homme. Il est le fils d’autre Jean Jarousse et de Guillaume Colombe mariés par contrat à La Canourgue vers 1600. Elle semble être une enfant naturelle de la famille de Loubeyrac, seigneurs de Muret. Elle porte parfois le nom de Guillaume Loubeyrac et d’ailleurs Noble Jean de Loubeyrac, Seigneur de Muret, lui a constitué en dot 5 livres, 1 robe en drap neuf, 2 couvertes etc. Son père s’est remarié à Anne Rouvière.

Notre Jean Jarousse s’est marié une première fois en 1624 avec Jeanne Charrier dont il n’a eu qu’une fille, Marguerite Jarousse morte avant lui. Veuf, il a donc failli se remarier avec Jeanne Peret entre décembre 1636 et septembre 1637. Mais finalement il s’est remarié avec Jeanne Pouget dont il a eu plusieurs enfants. Il s’est éteint le 5 avril 1671 à Saint-Laurent-de-Muret (Lozère) à 68 ans.


Jeanne Peret épouse donc mon ancêtre Blaise Biron après avoir passé leur contrat de mariage à Saint-Urcize (Cantal) le 20 septembre 1637, chez Me Senrau. Outre la mention du père de Blaise Biron, Henry Biron, j’ai découvert la présence de deux témoins à ses côtés qui viennent de la famille Biron. Georges Biron qui est curé et Henry Biron qui demeure comme elle à Repon à Saint-Urcize en 1656 et qui est son beau-frère. Je laisserai cet Henry Biron de côté pour l’instant…

Le curé Georges Biron est le frère de Blaise Biron, c’est le testament de leur père Henry Biron en 1638 à Alpuech (Aveyron) qui le confirme. C’est aussi ce testament qui permet d’éliminer Jeanne Peret comme mère potentielle des enfants de Blaise Biron.

Comment puis-je l’affirmer ? Henry Biron teste le 27 juin 1638 et il choisit pour héritier universel son petit-fils Georges Biron, fils de son fils Blaise Biron et s’il vient à décéder en bas âge ou sans enfant, son frère Guion Biron et au cas où celui-ci aussi décède sans enfant, son frère Antoine Biron. À cette date Blaise Biron a donc déjà trois fils, or il a épousé Jeanne Peret le 20 septembre 1637 soit seulement 9 mois plus tôt. Il s’agit donc d’une seconde union et il faut trouver une première femme à Blaise Biron, mère de ses fils !

Notariat d’Alpuech – Me Brieude 3E12954 (Source : A.D. de l’Aveyron)

Blaise Biron des Escoudournats à La Trinitat (Cantal), s’il est bien le fils d’Henry et le frère du curé Georges, n’a pas de frère appelé Henry. Le testament de son père et toutes les informations récoltées sont formels. Alors comment Jeanne Peret peut-elle avoir un beau-frère Henry Biron demeurant à Repon à Saint-Urcize en 1656 ?

Notariat de Chirac – Me Dieulofes 3 E 8896 (Source : A.D. de la Lozère)

J’ai une piste fort alléchante que je vais suivre et que je vous livrerais, j’espère, sous peu !

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