Bébé attaché à Vieuvy

Nom de la commune : Vieuvy
Région : Pays de la Loire
Département : Mayenne (53)
Population : 108 habitants
Superficie : 7,11 km²
Altitude : 172 à 220 mètres


Vieuvy apparaît dans mon arbre avec mes ancêtres à la 14e génération, Michel Mahot et Jeanne Charlot qui s’y sont mariés en 1631. Lui y a été inhumé en 1663. Le père de Jeanne, Guillaume Charlot y est décédé en 1644. J’y rencontre un certain nombre de collatéraux et c’est en épluchant les registres que j’ai découvert ce petit bébé…

Où cela ? Cet enfant a été trouvé le 3 avril 1666 “attaché à la grille de la vitre du bas de l’église dans un panier“.

Ses parents, quels qu’ils soient, avaient pris la précaution de le baptiser d’eau bénite du bout du doigt comme l’indique un petit message présent dans le panier. Cet enfant a été baptisé sous condition et nommé Jean.

Je vous laisse lire l’acte :

Vieuvy E dépôt 197/E1 – 1641-1669 lien

Qu’est-ce qu’un baptême sous condition ?

Un enfant qui meurt sans baptême est condamné à errer éternellement dans les limbes, le baptême efface le pêché originel. Il lui assure son éternité et lui permet d’être enterré dans l’enclos paroissial. Cet ange priera Dieu pour ses parents et sera un intercesseur et un protecteur.

On comprend donc l’importance que revêt le baptême dans une société très croyante. C’est pourquoi quel que soit la météo, nos ancêtres mènent leur nouveau-né à l’église afin qu’il reçoive le baptême.

Ainsi le cas de figure le plus courant que l’on rencontre en généalogie est l’enfant en danger de mort à la naissance, qui est immédiatement ondoyé par la sage-femme qui a été nommée par le curé et a prêté serment, au pire par n’importe quel autre individu présent. Cet acte lui ouvre le ciel en cas de décès. Mais l’ondoiement a été fait par un laïc, peut-être une femme, il y a présomption d’une erreur de formule liturgique, d’une absence de geste ou d’élément (l’eau) qui pourrait invalider le baptême. Baptiser une nouvelle fois “sous condition” c’est baptiser “sous condition” de l’invalidité de l’ondoiement. Donc si l’ondoiement était valide, la seconde cérémonie est nulle car inutile ; si l’ondoiement était invalide, la seconde cérémonie réalise le baptême.

Ce petit bonhomme qui est né jour pour jour 310 ans avant moi-même – coïncidence – avait été ondoyé peut-être très sommairement. Il a donc été baptisé “sous condition” au cas où les cérémonies n’aient pas été faites correctement selon les règles en vigueur dans l’Église.

J’ai découvert au cours de mes recherches qu’il existe plusieurs situations dans lesquelles le sacrement du baptême “sous condition” s’administre. Ce petit Jean peut correspondre à deux d’entre-elles.

Voici pour finir ces situations nécessitant un baptême “sous condition” :

  • un nouveau-né en danger de mort lors d’un accouchement difficile a été ondoyé,
  • le sacrement a été administré par un laïc à l’instruction et l’honnêteté douteuses,
  • le sacrement a été administré par un hérétique,
  • il existe un doute sur la viabilité de l’enfant et les personnes débiles,
  • c’est un enfant abandonné, qui a été “exposé” dans un lieu public (comme une église,… ).

10 commentaires

  1. Beaucoup d’informations sur le baptême que j’ignorais ! Merci pour cet article très intéressant.

  2. Merci pour cet intéressant article que je note pour le faire figurer dans notre “best of” de fin de challenge !

  3. Bonjour,
    Votre challenge AZ est vraiment sympa sur la thématique, je viens aussi de lire l’article sur l’éclipse de soleil à St-Cyr-du-Bailleul. J’avais noté plein d’actes insolites à une époque où les archives de la Mayenne les recensaient dans un site satellite.
    Sinon, Vieuvy m’a interpellé et je constate que nous cousinons ! Michel Mahot et Jeanne Charlot sont mes SOSA 3342 et 3343 (G12) 🙂
    Ravie de trouver un cousinage grâce au challenge AZ !

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