Coup de feu mortel à Zoufftgen
Nom de la commune : Zoufftgen
Région : Lorraine
Département : Moselle (57)
Population : 1 245 habitants
Superficie : 16,7 km²
Altitude : 200 à 395 mètres
Zoufftgen apparaît dans mon arbre avec la famille Frantz. Jacques Frantz y est né en 1827 comme son épouse Marie Belfort, ce sont mes ancêtres à la 6e génération. Ils s’y sont mariés et y sont morts en 1902 pour lui et après 1911 pour elle.
En remontant mon ascendance dans cette commune, j’y ai découvert un malencontreux accident qui a retenu mon attention. Il a eu lieu en 1777. C’est dans la famille Clop que cet événement a eu lieu. Famille qui m’a donné quelques difficultés pour la démêler.
Plantons la situation. Petrus Klopp nait vers 1655 à Zoufftgen. En tout cas, il y a 9 enfants entre 1680 et 1694 avec Madeleine Berchem. Deux de leurs fils ont une descendance, Joannes et Niklas.
- Joannes Clop né en 1688 s’installe à Basse-Rentgen avec Elisabeth Bleser où il a, entre autres, un fils Paulus Klop en 1733, mon ancêtre à la 9e génération. Il épouse une Catherine Hilger en 1757 et en a des enfants de 1760 à 1777 à Zoufftgen.
- De son côté, Niklas Klopp né en 1683 épouse Marie Toussaint dont il a un fils Joannes en 1706 qui épouse en 1729 Marguerite Bleser. Ils ont un fils Paulus Clop en 1736 qui épouse Susanne Pauli et en a des enfants de 1776 à 1787 aussi à Zoufftgen.
Vous aurez tout de suite remarqué la similitudes des prénoms et des patronymes des épouses. Voici un petit schéma pour éclaircir tout cela :
C’est en éclaircissant ces branches que j’ai découvert la mort tragique d’un petit garçon !
L’acte nous apprend que le 31 janvier 1777, Claude Clop fils de Paule Clop manoeuvre de Zoufftgen et Susanne Vellan âgé de 22 mois “est decedé malhereusement par un coul de fusie et apres le commendemant de la haute justice de Rodemack” a été inhumé dans le cimetière de Zoufftgen.
Le patronyme de la mère est erroné et correspond à celui de son parrain. D’ailleurs corrigeons également son âge, il n’a que 9 mois car il est né et a été baptisé le 5 avril 1776.
Ainsi tombe à l’eau m’a première supposition, ce n’est pas l’enfant lui-même (presque 2 ans) qui s’est malheureusement tué, mais une seconde personne vu son réel très jeune âge (9 mois). Qui ? Son père ? En tout cas quelqu’un qui manipulait le fusil à proximité de ce jeune enfant… Je ne sais s’il existe encore des registres de la haute justice de Rodemack mais si c’est le cas on devrait y trouver des détails intéressants qui éclairciraient ce tragique accident !
L’histoire de Zoufftgen est intimement liée à celle de Rodemack car cette seigneurie comprenait sept villages : Faulbach, Fixem, Gandren, Gavisse, Hagen, Rentgen, et Zoufftgen.
C’est par le traité de Versailles du 16 mai 1769 que la seigneurie de Rodemack est cédée à la France. Mais malgré la nationalité française, les habitants restent soumis à leur seigneur, le Margrave de Bade jusqu’à la Révolution de 1789. Celle-ci marque, sur les villages alentours, la fin de l’influence de la cité de Rodemack dont le château est désarmé après la chute de Napoléon Ier.
Sur le site de la commune de Zoufftgen, il existe une histoire plus détaillée dont voici un petit résumé :
- 1093 : Zoufftgen assujetti au Prieuré de Diedersdorf, couvent doté de grands domaines se trouvant dans le canton de Falkenberg. (Faulquemont)
- 1360 : Escovay est inscrite pour une somme de un Florin et demi sur le rôle d’imposition à recouvrer annuellement sur 3 ans dans la plupart des pays catholiques pour le pape Innocent VI, obligé de résider en France et plus précisément à Avignon.
- 1659 : traité des Pyrénées imposé par Louis XIV, Zoufftgen devient française : un article de ce traité stipule en effet que « la ville et le bailliage de Diedenhofen (Thionville) ainsi que tous les territoires attenants, y compris Zoufftgen, seront livrés à la France ». Thionville avait été prise en 1643 par les troupes françaises commandées par le Prince de Condé.
- 1659-1706 : les guerres franco-autrichiennes marquent le destin fort changeant de Zoufftgen et de Rodemack, occupés tantôt par les uns tantôt par les autres, au gré de l’évolution des combats.
Au XVIe siècle, le nom de ce village devient successivement Scova, Excouves, Zouftgen, Zeuftgen et plus tard Suftgen (en allemand) et Zoufftgen (en français). La prononciation qui semble la plus ancienne et par conséquent la plus juste nous provient d’un document de 1749 qui l’orthographie “Souftienne”.
Au XVIIe siècle, Zoufftgen est soumis à la double autorité du Seigneur de Rodemack, Vassal du Markraf von Baden (Margrave de Bade) pour le pouvoir matériel et de l’évêque de Metz pour le pouvoir spirituel.
Au XVIIIe siècle, le Margrave de Bade est seul maître de Zoufftgen et de ses annexes : les fermes Bockenhof, Volgelsang et Betting.
Par la suite, la seigneurie de Rodemack est passée sous la domination du Duché du Luxembourg lui-même soumis à l’empereur d’Autriche. Zoufftgen fait de ce fait également partie intégrante de l’empire Autrichien jusqu’en 1769/1789.
Sources : http://www.zoufftgen.fr/2019/05/23/descovay-a-zoufftgen/ et http://www.zoufftgen.fr/2019/05/23/comment-dire-zoufftgen/
Ah ! Zoufftgen !
La terminaison devait effectivement se prononcer “ienne” ou quelque chose de ressemblant. J’ai de nombreux patronymes comme Batgen, Kristen qui ont peu à peu été écrits “Batienne” ou “Kristienne/Christienne”.
Bonne journée !
Un grand malheur cet accident ! déjà que l’espérance de vie n’était pas longue…