Hier, j’évoquais Antoine MAMY qui était fabricant d’étoffes à Lyon. Mais sa vie ne s’arrêta pas à cela car il mourut le 24 septembre 1854 à Cherchell. Cherchell en Algérie ?


Après la prise d’Alger par les Français, en 1830, Cherchell est dominée par des notables avant de passer, en 1838, sous l’autorité de l’Emir Abdelkader. Dès 1840, les Français, l’occupent et y créent une colonie.  C’est dans ce contexte qu’Antoine MAMY s’y installe. Lors de son décès il est alors courtier maritime.

Je le rencontre dans les journaux sur le site RetroNews :

    • En 1843, sa nomination comme curateur des successions vacantes pour le ressort du commissariat civil de Cherchell, nous apprends que c’est un ancien négociant.

      Source : RetroNews
    • En 1847 il est inscrit comme courtier de commerce dans l’Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration ou Almanach des 500000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers – Volume 10 – 1847
    • Il est encore inscrit dans cet Annuaire en 1855.

      Annuaire général du commerce et de l’industrie, de la magistrature et de l’administration, ou, Almanach des 500,000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers 1855
    • Mais comme il décède en 1854, son remplaçant comme courtier maritime et en marchandises est nommé le 17 novembre 1854 par le Ministre de la Guerre.

      Source : RetroNews

Qu’est-ce donc qu’un courtier maritime ? Cette fonction, très ancienne, est fixée définitivement par l’ordonnance du 14 novembre 1835 en déterminant les rémunérations auxquelles ils ont droit pour leurs activités à savoir :

  • conduite des navires et accomplissement des formalités auprès des diverses administrations dont les Douanes ;
  • affrètement ou fret procuré ;
  • vente de navires ;
  • traduction des documents en langue étrangère.

Présents dans la plupart des ports, leur métier suit l’évolution du transport maritime et son développement.

Son fils Jean Marius MAMY décède quant à lui à Alger le 27 mai 1861 à seulement 33 ans. Il est clerc de notaire.

On le trouve dans le Bulletin des lois de 1861 :

En cherchant bien je l’ai aussi découvert dans un journal de 1850 dans le conseil de recensement en tant que milicien à Cherchell.

Source : RetroNews

C’est donc lui qui y avait été nommé en 1848 en tant qu’artilleur ?

Source : RetroNews

Ou bien ici en tant que milicien justement en 1842 :

Il devient sous-lieutenant par suite d’organisation :

Source : RetroNews

Et avec beaucoup de chance j’ai aussi découvert son cousin issu de germain Jean MAMY, tapissier, ayant épousé Marie Victoire Euphroisine PERNON à Lyon en 1825, qui était allé à Marseille puis à Alger.

Source : RetroNews

Diverses autres mentions me font penser que sa femme dont il était séparé était rentrée en France en 1851, tenait un hôtel meublé à Paris en 1861 et encore en 1869. Elle y est morte en 1897.


Dans mes recherches en Algérie j’ai aussi découvert qu’Anne Catherine MAMY, fille de mon Louis Pierre MAMY, était partie en Algérie.

Elle est décédée à l’hôpital civil d’Alger le 22 novembre 1849. La mention trouvée dans les archives reconstituées de Paris a été confirmée par les registres disponibles sur le site ANOM. Étrangement, son époux décède à la même date à l’hôpital civil de Douera !

Elle est dite de Zurich. C’est une colonie agricole tout juste créée en vertu du décret du 19 septembre 1848, définitivement constituée par décret présidentiel du 11 février 1851.

Font-ils partis du convoi de 808 transportés à destination de Zurich et Novi partis de Paris le 23 novembre 1848 et arrivés en Algérie le 11 décembre 1848 sur l’Albatros ? Cela se pourrait bien car j’ai relevé “je ne sais plus où” :

Patronyme : MAMY
Prénoms : Anne Catherine
Epoque : 23/11/1848
Lieu : Paris 18
Observations : Zurich
Type de donnée : Convois pour l’Algérie

Et finalement cela se confirme sur le site GenOm

http://www.genom-online.com/

Je pense qu’il y aurait aussi des choses à trouver ici CLIC, car on y trouve Mamy, A., propriétaire.

Sinon j’ai trouvé sur internet cette analyse très intéressante !

LES COLONS OUVRIERS
La République de 1848 divisa l’Algérie en deux zones: les territoires civils et les territoires militaires. Le 10 décembre 1848 les territoires civils de Bône, d’Oran et d’Alger devinrent des départements français dirigés par des préfets. Les territoires militaires furent placés sous l’autorité de généraux de division.
L’Assemblée nationale décida à cette époque l’implantation en Algérie de colonies agricoles et, par là même, entreprit de régler le grave problème du chômage dans la capitale.
On décida l’envoi d’un contingent de 13 500 ouvriers. Bien que le ministre de la Guerre essayât de présenter ces ouvriers comme des éléments choisis dont la compétence ne faisait aucun doute, Changarnier, Gouverneur de l’Algérie, savait avoir affaire à des hommes indisciplinés et turbulents. Ils seraient donc placés sous la surveillance des militaires afin d’éviter la “contamination” des civils.
Les familles recevraient une maison (deux pièces de 3,5 X 5), un lot de terrain (2 à 10 ha), un jardin, des instruments aratoires et des semences, du bétail et enfin des vivres pour les adultes et les enfants.
Tout cela fut attribué aux colons ouvriers mais les maisons, bâties à la hâte, se lézardèrent très vite et les lots cultivables s’avérèrent exigus. D’autre part, les ouvriers parisiens avaient très peu de notions d’agriculture et ils gaspillèrent les semences qu’ils ne savaient pas utiliser à temps sous un climat, à leur sens, aberrant. Quand la Commission d’Enquête visita les villages en 1849 elle ne put qu’enregistrer la médiocrité des résultats. On constata, de plus, les ravages de la maladie et les différences entre les installations promises et celles qui existaient.
Les Parisiens avaient pratiquement échoué. Mais, plus que les Parisiens, la Commission accusa les lacunes de l’organisation et demanda l’arrêt de l’émigration.

Si ce sujet vous intéresse je vous invite à lire cet article sur un autre village et un cas particulier : https://vanne-70.fr/le-village-autrefois/vanne-son-histoire-et-lhistoire/un-pionnier-de-1848/

Cet ouvrage est très intéressant aussi : https://www.cairn.info/revue-annales-de-demographie-historique-2007-1-page-127.htm

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