C’est mon arrière-arrière-grand-mère qui était corsetière, Marie Alphonsine Chouliac. Elle est née à Saint-Maur-des-Fossés le 25 février 1866. Troisième fille de la famille, arrivée après un garçon qui n’a vécu que 16 mois, elle voit ses 6 frères et sœurs suivants mourir les uns après les autres. Elle n’a que 12 ans au moment du décès de sa mère et son père se remarie un an plus tard avec une couturière habitant dans la maison familiale parisienne de la famille de sa défunte épouse.

Les trois filles deviennent couturière et Marie Alphonsine Chouliac se spécialise comme corsetière.

Ce métier semble plus difficile que les autres métiers de la mode car pour faire un bon corset, le goût et l’adresse ne suffisent pas, il faut y ajouter la compréhension de l’anatomie féminine. Dans Le Métier de corsetière, les avantages de la profession sont ventés en comparaison de ceux des couturières : toute femme un peu adroite peut se confectionner sa garde-robe, en outre contrairement aux couturières qui connaissent le chômage entre les 2 saisons de confection (de Pâques à la Pentecôte pour l’été, avant la Toussaint pour l’hiver), les corsetières ont du travail toute l’année puisque les femmes remplacent leurs corsets à n’importe quelle époque de l’année, quand ils sont usés, devenus trop grands ou trop petits, ou parce qu’elles sont dans l’impossibilité de les modifier elles-mêmes.

Marie Alphonsine Chouliac exerce cette profession jusqu’à l’aube du XXe siècle. Mais après avoir eu plusieurs enfants de son époux Jean Baptiste Frantz, elle reste à la maison pour les élever et vieillit auprès de ses petits-enfants.


Marie Alphonsine Chouliac (1866-1941) à la fin de sa vie

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