Les conclusions définitives rappellent les faits, mettent en avant que c’est bien François Montanier la victime, qu’il est difficile pour lui de produire des témoins attendu que l’accusé se fait craindre autour de chez lui. Il est demandé une peine de 300 livres pour couvrir les dommages et intérêts, les frais de chirurgie et médicaments, les dépens et frais de justice. Il est aussi demandé une inhibition à peine de galère pour éviter de retomber dans de semblables excès et l’adjonction du procureur général de S.A.R.

Le procureur général déclare le 10 mars 1702 que les témoignages produits par François Montanier ne sont pas jugés probants à plusieurs niveaux. Pour commencer, aucun des témoins n’était présent au moment du délit, ensuite il n’est question que de ouï-dire. L’un des témoin fait bien état de menaces passées, mais il ne faut pas s’y arrêter car ce n’est pas prouvé.

Les témoignages produits par Jacques Eudé sont plus concluants mais imparfaits. Le témoignage de la servante concerne ce qu’elle a vu, même si elle est leur servante, et n’est d’ailleurs pas contredit par les deux autres témoins qui n’ont pas vu eux-mêmes non plus. Si la preuve était parfaite, elle rendrait François Montanier coupable d’un crime capital (en effet ce n’est rien moins que d’une tentative de meurtre qu’il est accusé par son beau-père) !

Comme il n’est pas établi qui de l’une ou l’autre partie est l’agresseur dans ce qui est une rixe, le procureur général recommande d’arrêter le procès sans dépens ni frais de justice.

Il est fort probable que son avis ait été suivi comme c’est bien souvent le cas…

Qu’aurait encouru François Montanier s’il avait été rendu coupable d’un crime capital ? Au mieux il aurait été banni du duché ou envoyé aux galères à vie, au pire il aurait été pendu ou décapité !

Illustration générée par l’IA

Pourquoi ne l’a-t-il pas été ? Pour être reconnu coupable d’un crime capital comme la tentative de meurtre, il faut absolument une preuve dite « entière », C’est à dire avec :

  • soit aveu,
  • soit deux témoignages directs.

On peut dire qu’il a eu chaud ! Je remarque tout de même que personne n’a soulevé les contradictions dans les témoignages sur l’endroit et l’état où se trouvait François Montanier

Mais on peut aussi se dire que son beau-père Jacques Eudé a également eu chaud, car si François Montanier avait réussi à produire des témoins visuels de son altercation, peut-être qu’alors c’est Jacques Eudé qui aurait été reconnu coupable de tentative de meurtre et aurait encouru la peine capitale…

Quelle opinion se faire à propos de cette affaire ?

À suivre …

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