Tandis que François Montanier porte plainte contre son beau-père à Chaumont le 25 septembre, ce dernier et sa femme ont donc fait de même au Sénat de Savoie le 17 septembre !
Jacques Eudé et Jacqueline Bojat portent plainte contre François Montanier. Il est arrivé chez eux tout effaré à cheval, armé de pistolets et d’une épée avec le dessein de continuer les voies de fait et les mauvais traitements bien connus de sa part par le Sénat. En effet celui-ci a rendu un arrêt le 1er février 1698 avec inhibitions et défenses de commettre semblables méfaits et manquer de respect à sa mère sous peine d’amende et correction corporelle.
Il est donc arrivé mû d’une grande colère et a crié à sa mère qu’il allait « exterminer » son mari que le prévôt était à Fringy avec des archers pour venir le chercher ! Elle lui a demandé de cesser et de s’en aller. Comme Jacques Eudé est alors survenu, François Montanier a sorti son pistolet et tiré sur lui mais il n’a pas pris feu alors il l’a jeté à terre.
Il a alors sorti son épée pour la plonger en lui mais Jacques Eudé qui n’avait ni bâton ni arme a paré du bras et en a été gravement blessé au poignet gauche.
Il n’y aura aucune constatation légale de cette blessure…
Jacqueline Bojat s’est alors interposée et François Montanier leur a crié qu’il voulait « les abîmer et perdre ledit Eudé« . La pauvre vieille femme s’est alors pris plusieurs coups du plat de l’épée qui lui ont blessé l’index de la main droite avec effusion de sang. Il lui a également fait diverses contusions et notamment sur l’avant-bras gauche par des coups de pied et de poing.
C’est alors que survient du monde attiré par le bruit. En bon comédien, François Montanier est descendu de son cheval puis s’est jeté au sol avec son épée et a crié « comme un perdu qu’il estoit mort« .
Le couple a dû se retirer dans sa maison mais il ne se sent pas en sûreté avec un tel parjure à l’arrêt du Sénat, qui les attaque impunément jusque chez eux. N’ayant pas les moyens d’assumer un nouveau procès, ils en appellent à l’équité et à l’adjonction du procureur général.
C’est l’avocat Jean-Baptiste Ribiollet qui est commis à l’information mais le couple s’y oppose attendu qu’il est proche parent de la partie adverse.
La parenté passe-t-elle par la famille Grassy ? La grand-mère paternelle de Me Ribiollet est une Grassy et François Montanier a épousé une Grassy l’année précédente…
C’est alors Me Belon, substitut au greffe criminel, qui est nommé pour l’information le 1er octobre 1701. En conséquence, 3 témoins sont entendus à Chessenaz le 4 octobre.
Que disent-ils ?
À suivre …

