Dès avant son remariage en 1695, Jacqueline Bojat gère les biens familiaux nous l’avons vu sans laisser ses fils y avoir un regard. Peut-être en sont-ils satisfaits…

Mais dès lors qu’elle épouse un étranger de 35 ans son cadet, les jeunes hommes ne voient plus les choses de la même manière. Bien au fait des procédures l’un d’eux étant, souvenons-nous, avocat au Sénat de Savoie les 3 fils vont attaquer leur mère devant cette haute cour de justice. L’année 1696 doit être consacrée aux actions en justice. Et en cette fin d’année, un avis est rendu obligeant Jacqueline Bojat à remettre les titres et papiers de son défunt mari Jehan Montanier à ses enfants après qu’elle en a fait le serment et la purgation au Sénat (c’est une procédure de serment d’innocence, utilisée quand la preuve du crime ou de la faute n’est pas complète avec des indices forts, mais pas décisifs).

Ainsi, le 3 janvier 1697, Jacques Eudé, représentant sa femme Jacqueline Bojat, se rend chez son beau-fils Hector Montanier à Bouvenens hameau de Usinens. Il va lui délivrer les papiers et titres concernant l’hoirie du défunt Jehan Montanier qu’il déclare être tous dans une besace qu’il apporte, à la réserve des obligations.

Illustration générée par l’IA

Jacques Eudé a donc présenté les documents et a requis le notaire Me Rendu, de sommer et interpeller Hector Montanier de les prendre. Mais la méfiance règne et Hector Montanier, assisté de son notaire Me Veyrat, refuse les besaces au prétexte qu’il ne sait « s’il y a des cailloux ou des papiers » à l’intérieur. Il exige qu’au préalable en soit réalisé un inventaire. Jacques Eudé ne s’y plie pas malgré la présence de leurs notaires respectifs. Il donne les besaces à un garçon qui était avec lui pour les emporter en sécurité.

On peut se demander ce que contenaient réellement les besaces… Il aurait été tellement plus simple de régler l’affaire ce jour-là ! Remarquons un point de divergence concernant ces besaces. Dans l’acte de Me Rendu (tabellion de Chaumont 1697 – 6 C 660 – vue 552/1122) elles sont plusieurs tandis que dans l’acte de Me Veyrat il n’y en a qu’une (tabellion de Chaumont 1697 – 6 C 660 – vue 874/1122).

Après avoir contesté les droits de ses enfants, Jacqueline Bojat leur a donc concédé la possession des biens de leur père mais ne leur remet toujours pas les titres et papiers et continue à percevoir les fruits desdits biens. Hector, Blaise et François Montanier ne sont donc toujours pas satisfaits et forts mécontents de leur mère et beau-père !

C’est deux mois plus tard que survient l’accord entre Jacqueline Bojat et son gendre le notaire Me Claude Aymé Gay évoqué précédemment. Il est donc possible de la faire céder en s’y prenant bien…

Les mois passent et malgré les actions en justice, les 3 fils n’entrent pas en possession de leurs droits.

Ils finissent par prendre les choses en mains !

À suivre…

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