Le patronyme Delouarde est relativement rare et principalement porté dans la région des Hauts-de-France, notamment dans la Somme.

Delouarde pourrait être une variante du nom Delawarde d’origine picarde et dériverait de l’ancien français de la warde, équivalent du français moderne de la garde.

Ce terme était un surnom désignant une personne chargée de monter la garde, c’est-à-dire un gardien ou un sentinelle. Ainsi, le patronyme pourrait avoir été attribué à une personne ayant exercé cette fonction.

Vous vous demandez sûrement comment de la warde peut être l’équivalent de de la garde ?
On touche là à la linguistique. C’est le résultat d’une évolution phonétique entre les langues germaniques, celtiques, et romanes.

Le francique “warda” signifiait l’action d’observer, de guetter. Le son [w] se prononçait exactement comme dans l’anglais moderne water, window ou William : “oua” rapide.

1. Former la bouche comme pour dire « ou », bien arrondie.
2. Faire passer l’air en continu, sans friction (donc pas comme un v).
3. Et pendant ce temps, relever légèrement l’arrière de la langue vers le palais mou (le vélum).

-> C’est un son très doux, presque comme une semi-voyelle.

Mais les Romains avaient perdu ce son entre le latin archaïque (jusqu’à 200 av. J.-C.) et le latin classique (jusqu’à 300 ap. J.-C.). Le latin vulgaire (jusqu’en 700) de l’époque des invasions barbare ne connait plus du tout ce son. Donc au moment où ce mot est entré dans la langue, les Romains n’arrivaient pas à prononcer [w]. Ils l’adaptèrent en [gw]

1. Commencer par un petit [g] (comme dans gare).
2. Enchaîner aussitôt sur un [w] : bouche arrondie, son doux.

-> C’est un double mouvement, d’abord dur puis glissant.

Exemples :
[g] + [wɛr] → [gwɛr] → guerre
[g] + [wil.jom] → [gwil.jom] → Guillaume (ancien)

Ce son intermédiaire [gw] a ensuite souvent été simplifié en [g] pur : [gwɛr][gɛr] (forme moderne guerre).

En ancien français (jusqu’en 1300), le son [gw] est courant. Les mots s’écrivent souvent avec GU ou G, selon la région. C’est en moyen français que le son [gw] se simplifie en [g] devant les voyelles claires (é, i, e). Le u reste souvent à l’écrit, même quand il ne se prononce plus. Mais devant a, o, on garde souvent le son gw un peu plus longtemps (guêpe [gwɛp]).

C’est en français moderne (depuis 1600) que le [gw] a totalement disparu du parler courant. On a gardé seulement le G ou GU à l’écrit comme trace historique.

C’est ainsi que l’évolution s’est faite :
Germanique -> latinisé -> français médiéval -> français moderne
werra -> guerra -> guerre [gwɛr] -> guerre [gɛr]
warda -> guarda -> guarde [gward] -> garde [gard]
wil + helm -> Guilelmus -> Guillaume [gwil.jom] -> Guillaume [gi.jom]
volonté+casque

J’ai une seule famille de ce nom dans mon ascendance mais avec 2 sous branches dont une fille et une arrière-petite-fille de Philippe Delouarde qui vivait à Marcelcave au XVIIe siècle.

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