Dans cette fable Le Cierge de Jean de La Fontaine, le mot cierge a fait écho à mon souvenir d’ancêtres chandeliers en suif. Mais finalement ce ne sont que des collatéraux et j’ai fait le choix pour ce ChallengeAZ de ne choisir que des sosa. J’ai bien trouvé un chandelier à Lyon à la fin du XVIe siècle. Malheureusement à part son nom et 4 enfants je ne connais rien de lui. En outre, ma parenté avec lui est plus que sujette à caution.

Je me suis alors rappelée avoir trouvé des ruches mentionnées dans un acte et bingo !

Aujourd’hui je vous présente donc un ancêtre de la 9e génération : Joseph Chosal.


Joseph Chosal est né et baptisé le 3 juin 1704 à Viuz-en-Sallaz au duché de Savoie. Son père François Chosal, n’a pas loin de 40 ans. Il a épousé sa mère Françoise Gaillard Pallud le 25 octobre 1701, deux jours après leur contrat de mariage. Ils sont les parents d’un premier fils, François, né en 1702. Après la naissance de Joseph, ils auront encore deux filles Claudine et Marie en 1706 et 1708.

Comme son père, Joseph Chosal devient tisserand. Il vit au hameau de Brenaz.

Le 16 juillet 1724, il passe un contrat de mariage avec Marie Murier Tuppin dite Marion. Ils se marient le lendemain.

Acte de mariage (R.P. de Viuz-en-Sallaz – A.D. de la Haute-Savoie)

En 1726, Joseph Chosal est recensé à l’occasion de la Consigne des mâles. Il vit avec son épouse au foyer de son père avec son frère ainé. Les femmes ne sont pas recensées car il s’agit d’un recensement à visée militaire (pour en savoir plus ). Bien que datée du 1er juillet 1726, son fils né en novembre 1725) n’est pas recensé. Aurait-on utilisé pour ce relevé des données datant de quelques mois ? Possible. Dans les années qui suivent, le couple a encore 3 filles et 3 garçons.

Consigne des mâles de 1726 (Viuz-en-Sallaz – A.D. de la Haute-Savoie)

Joseph Chosal et sa famille sont à nouveau recensés en 1743 à l’occasion de la Capitation espagnole (pour en savoir plus ). Soit il a quitté le foyer paternel, soit c’est son frère. Ils ne sont plus recensés ensemble et leur père vit chez son frère. Mais ils demeurent tous au hameau de Brenaz. Il est indiqué laboureur tisserand. Il a 40 ans et sa femme 39 ans. Leur fils ainé est décédé en 1735 à l’âge de 10 ans mais ils ont encore une grande famille composée de leur fille Françoise 13 ans, mendiante, Marie 9 ans et Joseph 7 ans, pauvres, Claudine 5 ans, Aimez 3 ans et François 1 an (mon ancêtre).

Capitation espagnole de 1743 (Viuz-en-Sallaz – A.D. de la Haute-Savoie)

Malade, Joseph Chosal fait rédiger son testament le 18 mars 1752. Dans les grandes lignes, il donne à Françoise, Marie et Claudine ses filles 150 livres monnaie de Savoie (60 livres pour les droits paternels 2 années après leur établissement et 90 livres pour les droits maternels après le décès de sa femme), 1 génisse d’un an 2 ans après leur établissement, 4 draps de toile de ménage le jour des noces. Jusqu’à leur établissement elles seront nourries, vêtues et entretenues honorablement par les héritiers, en travaillant pour eux. 7 livres 10 sols pour l’intérêt annuel des 150 livres jusqu’à leur établissement. Sa femme s’occupera de ses biens et prendra la tutelle tant qu’elle restera veuve. Ses héritiers universels sont ses fils Joseph, Aimé et François Chosal, par égales part et portion.

Se sentant aux portes de la mort, pour éviter l’apposition de scellés sur ses biens et permettre à sa femme de continuer à vivre sereinement avec leurs enfants, il fait faire à la suite l’inventaire de ses biens qui sont les suivants :

  • 1 cheval rouge 8 ans et 1 poulaine poil gris mêlé environ 2 ans estimés 100 livres
  • 2 génisses poil rouge de 2 et 3 ans estimées 250 livres
  • 1 cheval et une vache non payés
  • 3 chèvres estimées les 3 douze livres douze sols
  • 1 charriot attelé de tiers valeur
  • 1 charrue attelée en très mauvais état
  • 1 herse de moitié valeur
  • 1 hache et 1 autre petite hache le tout d’une médiocre valeur
  • 2 fossoux (=hoyau), 1 gegot (=houe), 2 aisiment (=?) pour faire de la toile de médiocre valeur
  • 1 chaudron tenant environ 1 seau, 1 poid à peser et une scie le tout de bonne valeur
  • 1 brons… fer tenant environ 1 seau de quart valeur
  • 1 poele à frire et 1 bassin d’eau de peu de valeur
  • 1 comaule, 1 bois de lit avec ses tours et pendants de toile à frange, demi douzaine de draps, 2 nappes à moitié usées, 1 coffre de bois sapin fermant à la clef à moitié usé, 1 table de bois de sapin de peu de valeur, 4 ruches d’abeilles
  • sur son bien propre 2 jointes de terre en froment, 5 poses de terre tant en froment que seigle, sur la grangerie de … plus 2 jointes en froment sur les biens qu’il tient en assensement des pupils de François Chosal ses neveux, plus 20 coupes d’avoine pour semer et 12 quintaux de foin
  • Les titres de la maison son entre les mains de Claudy Decroux tuteur des enfants de François Chosal par indivis avec eux.

Rien dans cet inventaire ne laisse à penser qu’il est toujours tisserand. Par contre, il a le bétail et les outils pour être un petit laboureur. Un pose mesure sans doute dans les 27 ares et une jointe je ne sais pas vraiment. Il possède 4 ruches et c’est une des rares mentions que j’ai trouvée de ruches au cours de mes recherches généalogiques !

À quoi pouvaient bien ressembler ces ruches ? Peut-être comme au Moyen-Âge étaient-elle faite comme des paniers d’osier ? Et quel usage en faisait-il ? Récoltait-il le miel ou la cire pour faire des cierges ? Les deux peut-être ?

Il se remet heureusement de sa maladie et ne meurt que le 15 mars 1761. Il est inhumé le lendemain. Sa veuve lui survit jusqu’au 26 janvier 1769.


3 commentaires

    1. Author

      Merci pour ce lien et votre article très intéressant. J’ai bien fait de parler ruche alors pour Le cierge et d’abandonner les chandeliers !

  1. Ces sources spécifiques à la Savoie sont vraiment chouettes. J’aimerais beaucoup avoir d’aussi vieux recensements…

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