Depuis plusieurs mois, je ne lâche pas nos branches lozériennes. Mes racines familiales me mènent, tout comme celles de mon mari, en plein Gévaudan.

Non, aujourd’hui je ne vous parlerai pas de la Bête. C’est déjà fait ! Mais plutôt de ce qui m’est arrivé hier soir… Avec mes élèves nous sommes en plein défi 10 jours sans écrans. Et comme ma cadette a le grand bonheur d’être dans ma classe, par solidarité j’évite les écrans quand elle n’est pas couchée. J’ai donc attendu un peu tard, samedi oblige, pour me consacrer à un article de généalogie que je suis en train de rédiger mais qui me demande beaucoup de recherches.

J’étais donc en train de naviguer sur le net à la recherche d’informations quand j’ai vu un éclair. Rien d’incongru ces jours-ci, alors je ne me suis pas formalisée. Mais je me suis alors sentie étrange, il se passait quelque chose d’inhabituel. Un étourdissement, sans doute.

J’ai cligné des yeux et subitement j’ai vu autour de moi, des ombres, j’ai senti des odeurs désagréables et puis les sons m’ont alertée. Je me suis redressée. J’étais affalée contre le mur d’une ruelle particulièrement peu éclairée ! Je me suis vivement redressée et j’ai regardé autour de moi un peu affolée car j’entendais des gens courir, crier, hurler… Que se passait-il ? Où étais-je ?

J’avais enfin compris que je vivais un nouveau #RDVAncestral. Ce n’était pas mon premier et je n’espère pas mon dernier.

Que pouvait-il bien se passer comme cela en pleine nuit ? Où avais-je atterri cette fois-ci ? Je n’avais guère le temps de réfléchir, je sentais que l’urgence était de me cacher. J’ai soudain été attrapée par derrière et tirée à l’intérieur d’une habitation. La porte a claqué et je me suis faite invectiver. Une femme était en train de me traiter d’inconsciente à divaguer dans la rue une nuit comme celle-ci ! Elle m’a dit qu’elle ne voulait rien savoir de moi ni de mes croyances mais que si je voulais me cacher avec les siens, elle serait heureuse de m’aider.

Je ne savais pas trop où je me trouvais, mais j’étais sans doute en pleines Guerres de Religion ! En Gévaudan probablement. Cette femme ou l’un de ses proches m’était sans doute apparenté comme lors de chacune de ses rencontres temporelles. Qui était-elle ? Il me fallait essayer de le découvrir sans l’effrayer.

Je l’ai remerciée de sa gentillesse et j’ai souri chaleureusement à ses enfants qui me regardaient curieusement. J’ai hésité à me présenter. Estelle n’est pas un prénom de l’époque et ils auraient pu le confondre avec Esther qui aurait été connoté protestant. Je ne voulais surtout pas perturber cette famille dont je ne connaissais pas le “camp” ! Je leur ai dit m’appeler Catherine Biron mais la femme ne s’est pas présentée. Je voyais qu’elle restait méfiante. Elle m’a demandé ce qui m’amenait à Mende puis elle s’est exclamée d’oublier car elle préférait ne pas savoir. Un homme est entré subitement dans la pièce et j’ai vu la peur dans ses yeux quand il m’a vue et la colère, m’a-t-il semblé. Je me suis évanouie !

Enfin, je crois car lorsque j’ai rouvert les yeux j’étais dans mon salon. Face à mon écran. Je me suis empressée de regarder dans mon fichier Heredis quels ancêtres étaient de Mende pendant les Guerres de religion. Les seuls que j’ai retrouvés sont les Chevalier dont mon ancêtre Isabeau Chevalier qui épouse vers 1570 Jean Escurette notaire royal et seigneur de Laldonnes. C’est sans doute dans sa famille que je me suis retrouvée en pleine période de guerre ! Mais ce rendez-vous est bien énigmatique…


Le Gévaudan a été le théâtre de terribles exactions entre les deux factions, huguenots et catholiques, puis entre ligueurs et royalistes.

Mende est assiégée et prise par les protestants en 1562 mais reprise par les catholique. Le capitaine huguenot Mathieu Merle s’empare de la ville la nuit de Noël 1579. Il met à profit le vacarme des cloches sonnant la messe de minuit, pour escalader les remparts, éliminer les rares gardes laissés en place et prendre le contrôle de la cité. Plus de deux cents habitants sont assassinés, les autres rançonnés, la ville est brûlée et rasée en grande partie. Il décime le clergé et détruit la cathédrale en 1581. Il ravage toute la contrée.

Mathieu Merle accompagné de la Mort
Gravure de 1589 (source : A.D. 48)

La ville toujours restée catholique rentre finalement et définitivement dans le giron de la royauté après l’abjuration d’Henri IV.


Ce projet d’écriture, ouvert à tous, mêle littérature et généalogie. La règle du jeu est la suivante : Je me transporte dans son époque et je rencontre un aïeul. Le troisième samedi de chaque mois, retrouvez ainsi les belles rencontres que vous offrent les passionnés d’écriture.

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