Jean-Michel Huon de Kermadec (1748-1793) est un navigateur breton.

Lettré et cultivé, il dessine et joue de la flûte. Avant sa mort, il laisse des instructions précises pour que sa bibliothèque soit partagée entre les officiers de l’expédition. Jamais marié, il ne laisse pas de descendance.

D’abord page du roi en 1762, Huon de Kermadec entre à 18 ans dans la Marine royale comme garde de marine puis devient enseigne de vaisseau 11 ans plus tard. Il participe ainsi à la guerre d’indépendance des États-Unis.

Puis commencent les voyages d’explorations. En 1785, il embarque en tant que commandant en second pour un voyage au Levant. Cette expédition ouvre une nouvelle route maritime vers la Chine en passant par le détroit de la Sonde, les Moluques, les Mariannes et les Philippines, jusqu’à Canton, en traversant, contre la mousson, des régions inexplorées et dangereuses.

En 1791, il est choisi pour seconder Bruny d’Entrecasteaux dans sa tentative de retrouver le comte de La Pérouse, dont on est sans nouvelles depuis trois ans.

La Recherche et L’Espérance, par François Roux

Ils accostent un certain nombre de fois sur diverses terres où les naturalistes de l’expédition peuvent travailler en observant la population et où d’importants relevés hydrographiques sont faits.

Aquarelle d’André Lambert, extraite de Michel Perchoc :
“Marins français explorateurs” Ed. du Gerfaut 2007

Malheureusement, Huon de Kermadec meurt de la tuberculose et est enterré sur place dans la baie de Balade (Nouvelle-Calédonie). L’expédition continue de frôler les traces de La Pérouse. Ils s’en approchent jusqu’au niveau de l’île de Vanikoro, que d’Entrecasteaux a appelée « île de la Recherche » et où Dumont d’Urville en 1828 trouvera les restes de l’expédition de La Pérouse. Le 19 mai 1793, des naufragés de La Pérouse vivaient encore dans l’île que d’Entrecasteaux venait de découvrir et où il n’avait pu aborder. Puis l’expédition touche les îles Salomon, mais d’Entrecasteaux est atteint du scorbut et de dysenterie et meurt le 21 juillet. L’expédition se poursuit mais sur les 219 membres ayant quitté Brest en septembre 1791, seuls 89 survivants parviennent à regagner l’Île-de-France.

Jean-Michel Huon de Kermadec a laissé son nom à :

  • l’îlot Huon au nord de la Nouvelle-Calédonie ;
  • les îles Kermadec au nord de la Nouvelle-Zélande ;
  • Huonville, petite ville australienne ;
  • la vallée Huon, en Tasmanie ;
  • la rivière Huon, en Tasmanie ;
  • la péninsule de Huon en Papouasie-Nouvelle-Guinée ;
  • le golfe d’Huon en Papouasie-Nouvelle-Guinée ;
  • le pin Huon, végétal à la longévité plus que remarquable – il peut vivre jusqu’à 2 000 ans ;
  • le genre Kermadecia de Proteaceae de Nouvelle-Calédonie ;
  • une espèce d’Insecte Coléoptère de la famille des Histeridae: Neobacanius kermadeci, décrite de Nouvelle-Calédonie, lui a été dédiée par l’entomologiste français Yves Gomy en 1976.

Il a aussi laissé son nom indirectement à un arbre (Metrosideros kermadecensis) et un oiseau (Pétrel des Kermadec) des îles Kermadec.

Portent aussi son nom : la plaque et la fosse des Kermadec ainsi que plus récemment la réserve Kemadec (Kermadec Islands and Marine reserve) en Nouvelle-Zélande, une des plus grandes réserves marines au monde, un sanctuaire de la taille de la France !


Parenté avec Jean-Michel Huon de Kermadec : par Gilbert de Malesmains, XIIIe siècle, Normandie.

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