Cette première lettre du ChallengeAZ 2023 a été longue à trouver. Aucune personnalité intéressante en A ne ressortait de ma généalogie. Les correspondances Généanet parmi les célébrités ne donnaient rien de mieux. Et puis soudain, alors que je désespérais, d’Artagnan arriva comme une évidence. Qui ne connait pas d’Artagnan ! J’étais sûre de trouver un lien avec ce gascon célèbre malgré mon manque d’ancêtres récents dans ce secteur.

Quoi de mieux que d’Artagnan pour initier ce challenge, pour moi qui ai été bercée par les films de cape et d’épée ! Des films, des dessins animés, tout me faisait rêver.

Dès que je fus une assez bonne lectrice, je lus la Trilogie des Mousquetaires d’Alexandre Dumas :

  • Les Trois Mousquetaires, 1844
  • Vingt Ans après, 1845
  • Le Vicomte de Bragelonne ou Dix Ans plus tard, 1847-1850

Pour composer son personnage de d’Artagnan, Alexandre Dumas s’est inspiré des Mémoires de M. d’Artagnan mêlant réel et imaginaire, parus en 1700, soit 27 ans après sa mort. Gatien de Courtilz de Sandras en est l’auteur. À plusieurs reprises, Courtilz a écrit à la première personne des pseudo-mémoires, genre dont il est l’initiateur. Il a pu assez bien connaitre la vie de d’Artagnan pendant son enfermement à la Bastille car alors Besmaux, ex-compagnon de d’Artagnan, en était Gouverneur. Courtilz lui-même avait été mousquetaire dans sa jeunesse du temps du fameux d’Artagnan.


On connaît peu de choses de Charles Ogier de Batz de Castelmore, le véritable d’Artagnan. C’est un homme de guerre français né entre 1611 et 1615 au château de Castelmore, près de Lupiac, en Gascogne (Gers) et mort durant le siège de Maastricht le 25 juin 1673, pendant la guerre de Hollande.

À la fin de sa carrière, il se fait appeler « Haut et puissant seigneur, Messire Charles de Castelmore, comte d’Artagnan ».

Lorsqu’il quitte le château familial pour Paris, vers 1630, il décide d’utiliser le nom de la terre d’Artagnan, qui était une seigneurie de Bigorre, possédée par la maison de Montesquiou à laquelle appartient sa mère. Deux de ses frères avaient fait de même en s’engageant dans l’armée.

D’abord cadet dans une compagnie du régiment des Gardes françaises, d’Artagnan serait entré chez les mousquetaires du Roi en 1644 en même temps son ami François de Montlezun, seigneur de Besmaux – celui-là même qui dû narrer sa vie à Gatien de Courtilz. Il se peut qu’il y ait alors croisé Armand de Sillègue d’Athos d’Autevielle, Isaac de Portau et Henri d’Aramitz, tous trois Béarnais, dont la présence est attestée au sein des mousquetaires.

« Un pour tous, tous pour un ! » Voilà donc les trois fidèles compagnons du roman : Athos, Porthos et Aramis !

Pendant la Fronde, d’Artagnan est au service de Mazarin qui le charge de différentes missions. Hum hum nous sommes loin du roman ! Il gagne alors la confiance du jeune Louis XIV qui, à son tour, en fera de même. C’est lui qui sera chargé de la délicate mission d’arrêter Nicolas Fouquet, le surintendant des Finances, en 1661, puis d’assurer sa détention pendant 3 ans dont une période à Pignerol. Dix ans plus tard, en 1671, c’est encore lui qui est chargé de transférer Lauzun à Pignerol, escorté de cent mousquetaires, où ils retrouvent Nicolas Fouquet.

En 1659, il épouse Anne Charlotte Boyer de Chanlecy, dame de Sainte-Croix, la riche veuve de Jean-Léonor de Damas de Thianges-Digoine sire de La Clayette. Il en a deux fils, Louis l’aîné et Louis le cadet en 1660 et 1661 dont la descendance par les femmes perdure jusqu’à nos jours.

Le 25 juin 1673, pendant la guerre déclenchée par Louis XIV contre les Provinces-Unies, d’Artagnan est appelé en renfort pour aider de jeunes officiers devant Maastricht. Il combat héroïquement en première ligne sous le feu nourri des Hollandais quand une balle de mousquet l’atteint à la gorge ou en plein cœur selon les versions. Quatre mousquetaires de sa compagnie sont tués en allant chercher son corps. Le lieu de sa sépulture est malheureusement inconnu.

«Il se fit estimer à la guerre et à la Cour, écrit Saint-Simon dans ses Mémoires, où il entra si avant dans les bonnes grâces du roi qu’il y a toute apparence qu’il eût fait une fortune considérable, s’il n’eût pas été tué devant Maastricht en 1673.»

Un documentaire très intéressant d’Arte : https://boutique.arte.tv/detail/la-veritable-histoire-de-dartagnan

Un rapide podcast : https://www.chosesasavoir.com/qui-est-le-vrai-dartagnan/


Parenté avec Charles Ogier de Batz de Castelmore, comte d’Artagnan : par Jean Ier d’Estaing, XVe siècle, Aveyron.

2 commentaires

  1. Epoustouflée par ce premier article ! Une belle entrée en matière, bravo ! Quel panache !

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