Le weekend passé j’avais décidé de m’attaquer à une branche qui restait désespérément bloquée: l’ascendance de Pierre Boudon.
(source : Heredis 2019)
Que savais-je sur lui ? Qu’il vivait à Apcher à Prunières dès 1772, qu’il s’était mariée en 1778 à Saint-Chély-d’Apcher avec une fille de la bourgeoisie locale, qu’il était mort en 1835 à Apcher.
Je n’avais pas trouvé la moindre mention d’autres Boudon dans tous les actes de baptêmes, naissances, mariages ou décès de la famille.
Aucun Boudon de Saint-Chély-d’Apcher ou des environs ne pouvait convenir.
Ma seule piste était la mention du contrat de mariage dans le Contrôle des Actes d’Ancien Régime et la mention qui y était faite d’une donation d’une Jeanne Boulet.
Une synthèse de ce contrat m’ayant été fournie sur le forum de Lozère GenWeb, je me retrouvai sans aucune piste supplémentaire ! Quelle déception !
Je décidai donc de reprendre à 0.
- Relecture de son acte de mariage: la mère de la future, s’est opposée au mariage, l’acte n’est filiatif que pour la future, habituellement dans ce cas le futur est veuf mais là ce n’est pas mentionné.
- Actes de baptême de ses enfants: un grand nombre de Boulet comme parrains et marraines, mais aucune mention d’autres Boudon dans la famille Boulet.
- Je repars à la recherche d’un potentiel couple Boudon-Boulet sur le site Généaubrac, mais rien de rien.
Qu’avais-je manqué ? Il me vint alors une idée, et si le refus de la mère de la future, l’absence d’ascendance du futur dans l’acte de mariage et dans le contrat de mariage, cachaient un enfant naturel ? Cette Jeanne Boulet “originaire du lieu d’Apcher, étant depuis de longues années en cette ville de St Chély laquelle ayant de l’affection et amitié pour led Pierre BOUDON”, serait-elle sa mère ?
Je me mis donc à chercher le décès de Jeanne Boulet à Saint-Chély-d’Apcher. Je pensai le trouver en la personne de Jeanne Boulet “fille originaire d’Apcher, servante” d’un prêtre, décédée le 13 septembre 1783. Il me vint alors l’idée qu’elle ait pu être la servante d’un précédent prêtre, Boudon, qui aurait été le père de son fils. Ce qui aurait pu expliquer tout le mystère entourant mon fameux Pierre Boudon !
Me voilà donc à la recherche de tous les Pierre enfants d’une Jeanne Boulet aux alentours de 1756, année estimée de sa naissance selon son acte de décès. Et c’est ainsi que je tombai sur le baptême d’un enfant naturel de Jeanne Boulet en 1749 à Brion, “mal” enregistré sur Généaubrac avec pour patronyme “Enfant naturel”. Tout me porta à croire qu’il s’agissait du “mien”. La mère était “du village d’Apcher” et elle attribuait “pour père son maitre de St-Chély”, la marraine était une autre Jeanne Boulet d’Apcher…
Je repartis donc fouiner virtuellement dans les registres de Saint-Chély pour reconstituer les familles Boudon et, qui sait, découvrir une piste, un lien avec une Jeanne Boulet… Alors que je cherchais le décès d’une Dame Tonson en 1763, sur la même double page je tombai d’abord sur le décès… de “Jeanne Gaspard Boulet dite Gouvernante du Sieur Boudon médecin” ! Le hasard ne pouvait pas mieux faire !
La famille Boulet (surnommée Gaspard), fut vite reconstituée. La reconstitution de la famille Boudon, me fit éliminer Antoine Boudon (1731-1792) médecin, comme père potentiel, trop jeune, âgé seulement de 17 ans, pour être “maitre” en 1749.
J’éliminai de même Pierre Boudon (1671-1736), médecin, déjà mort en 1749.
Il ne restait donc plus que son fils, également médecin, Jean Baptiste Boudon (1701-1768) !
Ce weekend, Pierre Boudon retrouvait donc sa marraine et donatrice, ses oncles et cousins parrains et marraines de ses enfants et bien sûr sa mère, et son père pour qui sa mère travailla jusqu’à sa mort survenue alors qu’il n’avait que 14 ans. Vécut-il chez son père jusqu’au décès de celui-ci en 1768 ? Toujours est-il que dès 1772 il vivait dans sa famille maternelle sans plus jamais avoir de liens avec sa famille paternelle !