Notre lien

La semaine passée nous avons découvert mon ancêtre Pantaléon Mondeguerre. Mais comment est-il mon ancêtre ? C’est par mon ascendance Chouliac dont j’ai déjà longuement parlé que je me raccroche aux Mondeguerre.

Marie Magdeleine MONDEGUERRE (1771-1837)
Marie Madeleine MANIÈRE (1801-1850)
Antoine Louis Alphonse CHOULIAC (1832-1907)
Marie Alphonsine CHOULIAC (1866-1941)
Germaine Alice FRANTZ (1905-1984)
André Baptiste Jean BIRON (1925-2014)
mon père
moi

Marie Magdeleine Montguerre

Marie Magdeleine Montguerre est l’aînée de sa fratrie. Elle est née le 14 juillet 1771 et a été baptisée le même jour à Frazé.

R.P. de Frazé (A.D. d’Eure-et-Loir)

Elle a été conçue de la nuit de noce de ses parents, née à 8 mois, ou bien ils n’avaient pas attendu la cérémonie ! Son patronyme est orthographié Montguerre sur l’acte.

Son père était un simple homme de peine, Louis Mondeguerre, et sa mère, Marie Françoise Roulet, était la fille d’un petit laboureur.

Ils ont eu 15 enfants de leur union, tous nés ensuite à Dampierre-sous-Brou. J’ai constaté une moyenne de 14 mois entre chaque enfant. La durée la plus courte est de 9 mois entre la naissance de la 2e enfant et la naissance des jumelles qui suivent dans la même année civile. Je soupçonne une naissance prématurée à laquelle les petites filles n’auraient pas survécu. Les écarts les plus importants entre deux naissances sont sans doute dus à la « longévité » des enfants précédents. Quant à l’accroissement des écarts pour les trois derniers enfants, il est dû à l’âge de la mère, 43 ans en 1787, qui arrive donc à la fin de sa fécondabilité.

  • Marie Magdeleine°1771 (Sosa 155 née 9 mois après le mariage)
  • Marie °janvier 1773 +1773 (18 mois après la précédente)
  • Marie Jeanne ° et +décembre1773 (9 mois après la précédente)
  • Anne Louise ° et +décembre1773 (jumelle de la précédente)
  • Louise Barbe °1774+1849 (12 mois après la précédente)
  • Louis Nicolas °1775+1807 (12 mois après la précédente)
  • Marie Françoise ° et +1776 à 1 mois (11 mois après la précédente)
  • George ° et +1777 à 2 mois (10 mois après la mort de la précédente)
  • Louise Françoise °1778+1782 à 3 ans ¼ (10 mois après la mort du précédent)
  • Françoise Rose ° et +1779 (12 mois après la précédente)
  • Marie Charlotte ° et +1781 à 6 mois (16 mois après la précédente)
  • Anne Louise ° et +1782 à 3 mois (11 mois après la mort de la précédente)
  • Louis Servais °1784+1785 (15 mois après la mort de la précédente)
  • Jean Baptiste ° et +1785 (19 mois après la précédente)
  • Marie Louise °1787+1847 (18 mois après la précédente)

À la mort du père de famille en 1790, la famille se compose de 4 enfants âgés de 18 ans, 15 ans, 14 ans et 3 ans.

Trois ans plus tard, le 29 janvier 1793, Marie Magdeleine Mondeguerre âgée de 21 ans épouse Louis Manière un journalier veuf âgé de 40 ans. Elle est domestique à Miermaigne après l’avoir été à Moulhard. Il n’a pas d’enfant de ses deux précédentes unions. Il s’était marié une première fois en 1776 à 23 ans avec une veuve mère de famille de 44 ans. Il est devenu veuf 3 ans plus tard puis il s’est remarié à 29 ans en 1782, à nouveau avec une veuve, âgée de 50 ans cette fois-ci. On comprend mieux ensuite sa troisième union avec une jeune fille de 21 ans alors qu’il a le double de son âge !

Marie Magdeleine Mondeguerre accouche d’une première fille le 1er décembre 1793 aux Manivelles à Miermaigne, puis d’une autre fille Marie Madeleine le 20 Ventôse an IV. Son mari est à présent peigneur de laine. L’enfant décède le 23 germinal an VI à Saint-Hilaire-des-Noyers. Son père est à nouveau journalier. Une autre fille y nait le 26 nivôse an VII, Magdeleine Julie. Puis ils s’installent à Marolles-les-Buis aux Mesnils où ils ont mon ancêtre Marie Madeleine le 30 août 1801 puis Victoire le 2 vendémiaire an XII.

Ils partent ensuite dans l’Orne à Condé-sur-Huisne où ils ont Marie Jeanne Françoise à L’Être Germond le 12 janvier 1806 puis Louis François le 27 décembre 1807 qui y meurt le 11 mai 1808. Louis Manière est à présent bordager et Marie Magdeleine Mondeguerre est nommée Mondière.

Ils déménagent à nouveau, pour La Gombaise, à Coulonges-les-Sablons où Louis Manière est journalier. Ils y ont une nouvelle fille, Françoise Hélène, qui nait le 4 mai 1809 et y décède le 20 juillet suivant. Ils y ont encore une fille, une nouvelle Marie Magdeleine le 27 mai 1810.

Un nouveau déménagement les ramène dans l’Orne, à Dorceau, où ils ont leur dernier fils, Louis Pierre qui nait le 4 avril 1814. Marie Magdeleine Mondeguerre est à nouveau nommée Mondière.

Mais dès le 9 novembre suivant ils demeurent aux Bruyers à Boissy-Maugis. Ils semblent s’y être tout juste installés. Depuis le 2 novembre selon le recensement de 1815.

Recensement de Boissy-Maugis (A.D. Orne)

Ils n’ont plus que 2 enfants avec eux, leurs 4 filles ainées doivent être déjà placées domestiques. Ils restent ensuite à Boissy-Maugy. Dans le recensement de 1819, ils n’ont plus avec eux que leur petite dernière âgée de 8 ans. En 1820 ils ont quitté le hameaux de Sur les Bruyers pour celui de la Fontaine au Grand-Pierre. Aucune de leurs filles n’ai encore mariée mais elles sont toutes allées ailleurs se faire employer. On en retrouve d’ailleurs trois à Paris par la suite. Louis Manière décède à la Fontaine au Grand-Pierre en 1834. Il est enfin dit propriétaire. A-t-il pu s’acheter un maison, un lopin de terre sur la fin de sa vie ?

Comment expliquer tous ces déménagements ? Sans doute par les offres d’emplois qu’accepte le père de famille. On voit très bien sur cette carte la successions des déplacements de village en village vers l’ouest. Toutes ces années il est simple journalier à l’exception d’une fois où il bordager et d’une autre fois où il est peigneur de laine.

Carte du Grand Perche et Perche Gouet (Source : Gallica)

Un bordager n’est qu’un simple cultivateur auquel a été affermée une petite exploitation de l’ordre 5 à 10 hectares qui fournit à peu près de quoi vivre. C’est un peu mieux qu’un journalier, mais il ne l’a pas été longtemps. Quand à la période de peigneur de laine, je pense qu’il s’agit d’une activité complémentaire qu’il exerçait peut-être de façon saisonnière.

La profession de Marie Madeleine Mondeguerre n’est jamais mentionnée. Elle décède 3 ans après son mari, chez son gendre André François Collée, Rue de Rosay à Bonnétable. Dans le recensement de l’année précédente, elle y vivait déjà et était qualifiée d’infirme.

Recensement de Bonnétable (A.D. de la Sarthe)

Ainsi s’achève la vie de la première Mondeguerre de mon ascendance. Ses deux sœurs cadettes Louise Barbe et Marie Louise lui survivront 12 et 10 ans. Le seul fils de la famille, Louis Nicolas Mondeguerre meurt en 1807 âgé de 32 ans sans avoir été marié. Cette branche s’éteint avec lui.

Les Louis Mondeguerre

Cette vie ressemble pour beaucoup à celle des aïeux de Marie Magdeleine Montguerre même s’ils ont été moins mobiles. Son père Louis Mondeguerre, né à Unverre en 1748, vécut quasiment toute sa vie à Dampierre-sous-Brou. Il est désigné garçon charretier en 1770, homme de peine en 1771, bordager de 1773 à 1780 et en 1785, journalier de 1781 à 1784, en 1787 et lors de son décès en 1790. Ses parents étaient un autre Louis Mondeguerre et Renée Fourchet. Il fut quant à lui tour à tour homme de peine en 1737, journalier en 1738, 1741, 1744, 1745 et 1748, laboureur en 1739 et bordager en 1745 et 1746. Ces professions sont fortement liées, elles doivent recouvrir à peu près les mêmes fonctions. Né à Saint-Hilaire-des-Noyers en 1715, il eut ses enfants à Dampierre-sous-Brou puis à Unverre avec sans doute un passage dans une ville encore non identifiée. Il mourut à Brou en 1749. Sa femme s’y remaria en 1751 avec Jacques Habert, un laboureur dont elle eut une fille. Notons qu’avant son mariage avec Louis Mondeguerre elle avait eu une première union très éphémère. Mariée le 5 février 1733 à Argenvilliers, son village natal, elle était devenue veuve le 18 mars suivant !

Une branche qui s’éteint

Louis Mondeguerre (1748-1790), seul fils de sa fratrie a avoir vécu, n’a pas eu de descendance mâle avec postérité, son seul fils ayant vécu, Louis Nicolas, est mort célibataire à 32 ans en 1807. Son propre père, Louis Mondeguerre (1715-1749) a eu deux frères, Pierre et Gilles, avec postérité mais semble-t-il exclusivement féminine. Leur propre père, Estienne Mondeguerre (1676-1734) était le seul fils de Pantaléon Mondeguerre avec postérité.

La branche naturelle des Mondeguerre s’éteint donc en ligne masculine en 1807, soit 164 ans après la naissance du fondateur en 1643, l’arrière-arrière-grand-père du dernier du nom.

Un commentaire

  1. J’ai trouvé sur Pauillac (33) en 1743 une naissance de Pierre MONDEGUERRE fils de Pierre et Marguerite BROUSSARD.
    Ma curiosité est “titillée”….je vais regarder si je trouve plus.

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