Épizootie en 1952 à Saint-Marc dans le Cantal
Pour ce Généathème de février 2022, GeneaTech nous propose comme thème “l’agriculture” en lien avec le Salon. Bon, je n’aurai pas de récompense agricole à présenter mais des agriculteurs j’en ai et pas qu’un seul ! Comme beaucoup évidemment…
J’ai donc décidé de présenter une petit document tout simple trouvé aux A.D. du Cantal dans les archives de la commune de Saint-Marc.
Jean Chazot est un trisaïeul de mes enfants. Il habitait La Roche à Saint-Marc dans le Cantal. Évidemment avec les fusions de ces dernières années, Saint-Marc a fusionné le 1er janvier 2016 avec les communes de Faverolles, Loubaresse et Saint-Just pour constituer la commune nouvelle de Val-d’Arcomie.
Il habitait donc La Roche ? Tout simplement parce que s’y trouve une roche branlante !
C’est un énorme bloc de granite de plus de 400 tonnes qui tient en équilibre presque parfait, appuyé seulement sur 80 centimètres. Une simple pression de la main à un endroit bien précis parvient à faire légèrement trembler ce gros caillou de forme arrondie. Mais seuls quelques Saint-Marcois avertis, ou leurs descendants 😉 , savent précisément où il faut poser la main.
Jean Chazot est né dans la maison familiale le 10 avril 1890 et y est décédé le 19 décembre 1977. Issu d’une famille de cultivateurs, il ne déroge pas à la profession.
Premier enfant de ses parents à survivre il n’aura qu’une sœur qui atteindra l’âge adulte. Sa mère, Elisabeth Julie Trouiller, meurt une semaine après avoir mis au monde un 6e enfant qui ne lui survit que 2 mois. Jean Chazot n’a que 3 ans et sa sœur Marie Eugénie 2 ans. Les deux enfants et leur père, Pierre Chazot, vivent probablement avec leur grand-mère paternelle Catherine Vialard, qui décède l’année suivante, et une tante paternelle Marie Chazot qui restera avec eux au moins jusqu’en 1936, date du dernier recensement en ligne.
Ce petit document conservé comme il se doit par la mairie est une déclaration de maladie contagieuse.
Le 30 juin 1952, Jean Chazot déclare avoir 5 animaux de race bovine atteints de fièvre aphteuse. C’est l’une des maladies animales les plus contagieuses.
Elle touche tous les mammifères bi-ongulés (bovins, ovins, caprins et porcins) et se caractérise par l’apparition d’aphtes et d’érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons (au niveau des bourrelets coronaires des pieds et entre les espaces interdigités).
Ces lésions entraînent une salivation intense et filante (signe caractéristique de la maladie), des troubles de la mastication, des boiteries et des chutes de production laitière.
Souvent bénigne chez les animaux adultes, l’évolution de la maladie peut être mortelle chez les plus jeunes. Les animaux guéris constituent un réservoir de cette maladie en devenant porteurs sains du virus. A ce titre, ils représentent un risque potentiel pour son développement.
https://agriculture.gouv.fr/maladies-animales-la-fievre-aphteuse
En mars 1952, le journal Le monde annonçait que l’épidémie atteignait 12 000 exploitations françaises ! C’est lors de cette épizootie que la vaccination va se développer. Et elle va devenir obligatoire et gratuite pour les bovins par la loi du 11 avril 1953.
Mais avec une exploitation atteinte, il a sans doute dû voir abattre tout son cheptel…