Pour cette semaine 44 de 52 ancêtres en 52 semaines – oui je sais, je suis très très en retard – je n’ai pas trouvé de fantômes ou autres trucs effrayants. Mais le thème me fait penser au frère d’un ancêtre récemment découvert.

Tout arrive avec la police, même d’être assassinée !

Ma première ancêtre Police, Louise Jeanne Catherine Police, est née en 1757 à Coutances (50). On la rencontre aussi sous les prénoms Jeanne Louise ou Louise Françoise ou encore Louise Jeanne Charlotte. Mais elle signe Jeanne Police.

Elle se marie en 1781 à Créances avec Jean François René Rast. Il est employé des fermes du roi puis deviendra préposé aux douanes, garde champêtre et finalement cabaretier. Cet homme venu de Caen est sans doute une relation professionnelle de son père. En effet Pierre Louis André Police était également employé des fermes du roi. Mais de quoi s’agit-il ?

Les Fermes du Roy étaient des compagnies de financiers qui prenaient en bail la levée de l’impôt. Ils versaient au roi une somme forfaitaire et percevaient ensuite pour leur compte l’impôt royal dans toute l’étendue du royaume. L’institution de la Ferme Générale fut mise en place par Colbert en 1681, avec regroupement de plusieurs impôts royaux : aides, gabelles, domaines, traites et entrées. Par la suite, elle fut étendue aux poudres et aux tabacs.

En 1774 le bail de La Ferme Générale assurait 152 millions de livres de recettes à l’État et comptait 87 représentants de la finance aussi dénommés “fermiers généraux”. Puissants et fortunés, ils présentaient des cautions financières solides. Pour assurer la levée de l’impôt auprès des français ils étaient amener à recruter de nombreux employés, aussi dénommés collecteurs. Ces employés sont les prédécesseurs des agents des impôts de l’administration moderne. (Source : Généanet)

J’ai découvert grâce à internet un ouvrage intéressant sur la question :

Article : Les rémunérations des employés des Fermes du roi au XVIIIe siècle

J’ai aussi trouvé un article de blog expliquant comment retrouver des informations sur ces ancêtres ! N’hésitez pas à aller le lire c’est très instructif !

Les deux grands-pères de Louise Jeanne Catherine Police étaient procureur du roi puis commis aux Aides pour l’un et cavalier de la maréchaussée pour l’autre. Elle a aussi des oncles employés des fermes du roi.

Et bien sûr, comme je l’ai dit, elle épouse un employé des fermes du roi lui même petit-fils d’un receveur des aides et octrois dont j’ai parlé ici : CLIC ! Sont témoins à leur mariage :

  • Pierre Louis André Police, père et employé des fermes du roi
  • Jacques Police, frère
  • Jean Duprey, oncle
  • Philippe Faubert, contrôleur des sels.

Alors ce n’est pas dit, mais bien sûr, l’oncle Jean Duprey est aussi employé dans les fermes du roi ! Et son frère Jacques Police ? Et bien lors de son mariage en l’An IX il est préposé au douanes. C’est le nom plus moderne de la profession de son père. Il l’est encore à la naissance de son fils en l’An X.

Avec la Révolution naît l’administration des douanes moderne. Les barrières intérieures sont supprimées par la Constituante, ainsi que la gabelle du sel. La Ferme générale est nationalisée alors que ses effectifs sont ramenés à 15 000 agents. Héritière de la Ferme générale, la régie des douanes nationales est créée le 1er mai 1791. Les hommes et les méthodes ne sont pas vraiment nouveaux, une administration d’État vient de naître.

Comme sous la Ferme générale, la douane du XIXe siècle comporte deux services : les bureaux (service sédentaire) et les brigades (service actif).

Dès 1815, la douane est rattachée au ministère des finances.La paix retrouvée, les douaniers retournent à leur cœur de métier, en pourchassant la fraude et les contrebandiers.

(Source: https://www.douane.gouv.fr)

Et comme l’annonçait le titre, un Police va mourir assassiné et ce n’est autre que ce frère. Jacques Nicolas Police âgé de 55 ans est assassiné dans la nuit du 8 au 9 septembre 1816. Son corps a été retrouvé sur les 8 heures du matin au Bec du Banc à Agon (50) avec celui d’un autre préposé aux douanes, Joseph Jacques Bihel âgé de 37 ans. Ce sont les sieurs Jacques François Moisy lieutenant d’ordre des douanes royales à Blainville (50) et Victor Magloire Roulland lieutenant sédentaire des douanes royales au poste d’Agon qui ont découvert les deux corps mais l’assassin n’a pas été retrouvé. (Actes)

Source : Carte de Cassini

C’est donc sur le « sentier des douaniers » s’étendant sur tout le Cotentin (300 km de tracé sinueux) qu’ils ont été assassinés alors qu’ils exerçaient la surveillance des côtes pour éviter ou limiter la contrebande avec les îles anglo-normandes. Ce n’est pas étonnant que leur assassin reste inconnu !


52 ancêtres en 52 semaines – Semaine 44 : Trucs effrayants
Challenge de Amy Johnson Crow

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