HABERT

Voilà une famille qui m’a donné du mal, une véritable enquête que j’ai menée comme un fin limier !

Je suis partie de Françoise Marie HABERT mariée à Caen en 1749, mère de 2 enfants en 1750 et 1751 puis veuve dès 1752. Son fils Jean François René RAST quitte Caen pour aller s’installer dans la Manche où il se marie en 1781 puis en 1797 et meurt en 1835.

Françoise Marie HABERT est décédée entre les 2 mariages de son fils peut-être en la paroisse de Saint-Exupère à Bayeux où elle vécut ? Je n’ai pas réussi à trouver trace de ses parents sur Caen excepté le décès de son père en 1748 et l’existence d’une sœur Anne Louise HABERT mariée à Caen en 1753 puis 1756 et décédée à Isigny-sur-Mer en 1779.

Qui étaient ses insaisissables parents ?

  • Son père était François HABERT inhumé en la paroisse Saint-Nicolas de Caen le 28 septembre 1748 à l’âge de 59 ans. Il était alors receveur des aides et octrois à la barricade de Bayeux à Caen. C’est à dire qu’il était chargé de percevoir les subsides établis sur le vin et autres boissons pour aider à soutenir les dépenses de l’état et qu’il était chargé de percevoir des taxes à l’entrée de la ville. Sur ces plans de Caen de la Bibliothèque nationale, l’on peut voir la porte de Bayeux
  • Sa mère était Renée PINEAU, morte après 1757, et elle savait signer.

Je les ai longuement cherchés à travers le Calvados sans les trouver. Et puis un jour au cours de recherches, après avoir une nouvelle fois écumé tous les HABERT/HUBERT de Caen, j’ai à nouveau cherché toutes les Renée PINEAU possibles. Je me suis intéressée par hasard à une Renée PINEAU du Mans originaire de la ville de Mayenne, trouvée sur Généanet. Et de fil en aiguille j’ai épluché les registres. Si l’âge correspondait, sa signature était différente et j’ai rapidement trouvé ses enfants de 2 mariages qui ne pouvaient être compatibles avec les 2 filles que je cherchais.

Renée Pineau potentielle 1718 et 1724

Mon ancêtre 1749, 1753 et 1756

Mais en épluchant les registres pour trouver la parentelle de cette Renée PINEAU j’ai découvert le mariage de sa cousine germaine et homonyme Renée PINEAU avec François HABERT en 1708 à Mayenne paroisse Saint-Martin !

Remonter la branche de Renée PINEAU / LE PINEAU a été un jeu d’enfant sur Mayenne. Par contre la famille HABERT était inconnue de Mayenne.

En étudiant attentivement l’acte de mariage, le père de François HABERT, Jean, avait consenti par devant le notaire CHARBUY, notaire inconnu de Mayenne. Et 2 autres informations furent également importantes pour retrouver une piste !

Il y avait :

  • un certificat du vicaire général de monseigneur l’illustrissime et révérendissime archevêque de Reims,
  • l’agrément de son excellence Monseigneur le Duc de Mazarin.

En cherchant le notaire CHARBUY j’en ai trouvé un à Chevannes dans l’Yonne et justement à Chevannes j’ai trouvé un Jean HABERT ! Il était marié à une Elisabeth DE LA SALLE et y avait eu (merci le releveur ayant déposé sur Généanet) 10 enfants entre 1699 et 1712 mais aucun susceptible d’être mon François HABERT marié en 1708 !

Ce qui me conforta dans cette piste c’est que Jean HABERT était selon les actes receveur général, procureur fiscal, intendant de Mgr le Duc Mazarin en sa terre de Beauche ! Le duc de MAZARIN était encore de la partie !

En 1708 le duc de Mazarin est Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye (1632-, il est également, entre autres, duc de Mayenne ! Il a épousé en 1661 Hortense Mancini, la nièce du cardinal Mazarin.

Et la profession de receveur ressurgissait et ce n’était sans doute pas un hasard ! Je me mis donc à chercher le mariage entre Jean HABERT et Elisabeth DE LA SALLE que je ne trouvais pas à Chevannes. Quelle ne fut pas ma surprise de le trouver à Vendresse dans les Ardennes en 1698 (recherche de couple avec des * sur Généanet, H*BER* et DE*LA*SALLE) ! Et Jean HABERT était veuf…

À nouveau à fouiner dans les registres de Vendresse, je découvris que Jean HABERT vécut au château de la Cassine le Duc, encore un rapport avec le duc de MAZARIN !

” Vers l’an 1571, Louis de Gonzague, duc de Nevers, époux depuis quelques années d’Henriette de Clèves, fait construire un château en ce lieu, en la place d’un ancien logis de chasse, pour y séjourner lorsqu’il vient dans son duché de Rethel. Le château est achevé en 1595 « avec tous jardinages et boscages plantés à la ligne, bien il est vray que son fils et successeur le fortifia de beaucoup en plates-formes, ravelins et autres munitions ». En 1579, Louis et Henriette fondent également le couvent de cordeliers voisin. En 1657, Louis XIV et Mazarin séjournent à La Cassine, sur le trajet les conduisant au siège de Montmédy. Six ans plus tard, le duché de Rethel est adjugé à Hortense Mancini, la nièce de Mazarin, qui vient d’être mariée au duc de La Meilleraye. Rendant la vie impossible à son épouse par sa bigoterie, son jansénisme extravagant, sa jalousie et ses manies, il est abandonné par Hortense Mancini et vient vivre à La Cassine. En 1697, alors qu’il est dans les lieux, la foudre tombe sur le château et déclenche un incendie. Ses héritiers viennent peu en ce domaine de La Cassine et ne remettent pas en état le château, qui s’abîme de plus en plus au fil des années. “

Il ne reste plus grand chose aujourd’hui de ce château comme le montrent ces photos ici

En cherchant bien encore j’ai trouvé une mention de François HABERT en 1731 comme receveur de Briouze dans l’Orne (registre de Pointel, acte de mariage du 6.2.1731 qu’il signe avec son épouse). Peut-être est-ce là qu’ils eurent les 2 filles qui m’intéressent dont je n’ai pas les naissances…

J’ai trouvé une naissance en 1708 et le décès correspondant en 1710 et un autre décès d’enfant du couple en 1714 à Mayenne mais pas sa naissance, puis une naissance en 1712 encore à Mayenne et ensuite plus rien…

François HABERT (1688 Vendresse-1748 Caen) avait dû suivre son père à Chevannes, d’où l’agrément du duc de MAZARIN. Lors de son mariage à Mayenne il avait aussi eu besoin du certificat de l’archevêque de Reims, vue son origine. Il travailla ensuite à Briouze avant d’aller mourir à Caen où le transporta son métier.

Et voilà comment en remontant une branche dans la Manche je suis arrivée à Caen dans le Calvados avant d’aller à Mayenne en Mayenne puis à Chevannes dans l’Yonne et enfin à Vendresse dans les Ardennes, sans oublier un petit détour par Briouze dans l’Orne !

Migration au cours de la vie de François HABERT (1688-1748)

Comme quoi nos ancêtres n’étaient pas si statiques que cela !

L’ancêtre HABERT auquel je remonte actuellement était de Charbogne dans les Ardennes, où il avait dû naitre vers 1617, et il s’appelait Colson HABERT, surnommé Colsonet ! C’est un hypocoristique de Nicolas semble-t-il.

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