Pas d’aviateur dans mon ascendance, alors de quoi vais-je parler quand le thème de ce défi 52 ancêtres en 52 semaines est l’air ? Des moulins à vent bien sûr ! Mais ai-je des meuniers de moulins à vent dans mes ancêtres ? Pour le savoir,il faut chercher chaque moulin et découvrir son histoire.
C’est un ancêtre de la 12e génération qui va me faire découvrir un moulin de la Somme et son histoire : Jean Billet.
Lors des deux mariages de mon ancêtre Marie Billet, qui est sa fille, il est présent et marque mais sa profession n’est pas indiquée.
Deux actes de baptêmes de ses enfants le donnent meusnier.
J’ai donc cherché si je pouvais découvrir de quel moulin il était le meunier et là j’ai eu une grande et belle surprise ! Non seulement c’est un moulin à vent dont il était meunier, le moulin de Warloy, mais une association le restaure et dévoile sur internet son histoire !
Et comme, lors de la Première Guerre Mondiale, il a servi d’observatoire pour les soldats Anglais qui surveillaient la ligne de front située à quelques kilomètres, mes deux idées pour ce thème de l’air se rejoignent parfaitement ainsi que l’illustre cette photographie d’époque: l’aviation et le moulin .
Et c’est sur le site internet de l’association Moulin de Rolmont que je retrouve mon ancêtre comme meunier en 1667 dudit moulin et je découvre que plus tard son fils Nicolas Billet le sera à son tour. C’est grâce aux archives notariales de Warloy que l’association peut l’affirmer avec certitude bien sûr ! La lecture d’un bail signé le 16 août 1778 nous apprend qu’une maison était située près du moulin, et qu’elle était louée au meunier avec le moulin. Peut-être était-elle déjà là cent ans plus tôt à l’époque de mon ancêtre Jean Billet ?
Que sait-on sur ce moulin ? Il doit exister depuis au moins le XVe siècle et appartenait, comme le village de Warloy, à l’Abbaye de Corbie puis à la famille des seigneurs de Lameth. C’était un moulin banal, les habitants étaient donc obligés d’y faire moudre leur grain. Il culmine la vallée de l’Hallue
Il s’agit d’un moulin-tour, en pierres blanches, avec toit pivotant. Ce type de moulin a remplacé les moulins à eau et moulin en bois vers le XIIIe siècle. Contrairement au moulin-pivot où toute la cage du moulin tourne sur un axe (pivot), pour le moulin-tour seule la calotte qui contient le rouet et l’axe prolongé par les ailes tourne. C’est grâce au vent donc à l’air, que les ailes du moulin tournent ce qui entraine tout le mécanisme intérieur du moulin jusqu’à la mouture du blé pour obtenir la farine. Pour en savoir plus, il y a de bonnes explications sur le site Modèle réduit de moulin.
Mais pour résumer voici quelques schémas glanés sur internet :
La fabrication de la farine d’après une planche de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert :
Ici la meule est actionnée par le bas (moulin à eau) mais c’est le même principe.
Des modifications importantes ont été effectuées au XVIIIe siècle pour lui donner plus de puissance pour suivre l’évolution rapide de la science, rehausse de la tour pour capter plus de vent, ajout de régulateur à boules pour ajuster les meules automatiquement. C’était le dernier des 5 moulins encore debout en 1835 sur le territoire de la commune de Warloy. Du moulin ne subsistent qu’une partie de la tour, quelques pièces tel que le grand fer (axe qui faisait tourner les meules) et le régulateur à boules…). Le moulin a cessé de tourner vers 1930. En 1932, une carte postale le montre avec des ailes qui ne tournent déjà plus.
En 1950, il n’a plus de toit et au début des années 2000 il est en ruines mais l’association le restaure !
Article lié : à propos de moulin-pendant
52 ancêtres en 52 semaines – Semaine 16 : Air
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