52 ancêtres en 52 semaines – Semaine 2 : Photo préférée… et Jacques Boudin
Comme beaucoup je possède énormément de photographies des générations récentes. Je n’en ai pas vraiment de préférées. Chaque photographie raconte un bout de l’histoire de mes ancêtres…
Mais quand on remonte les générations plus anciennes les photographies disparaissent, enfin… surtout la photographie n’existait pas ! J’ai bien quelques portraits peints mais ils sont quand même assez peu représentés !
Alors en remontant ce sont les signatures qui m’intéressent. Elles sont une petite part de la personnalité de mes ancêtres mais aussi du niveau de leurs connaissances. Je les trouve le plus souvent dans les actes de baptême, mariage et sépulture mais les actes notariés sont aussi une très bonne source.
Alors je vous présente aujourd’hui mon sosa 18 176 – 18 320 – 18 368 – 36 528. Il s’appelle Jacques Boudin. Il a vécu toute sa vie à Saint-Cloud (92). Il doit être né vers 1555 et il est mort après 1634. Il était vigneron et pendant une époque il a aussi été fontainier. Il était le fils de Jehan Boudin (mort entre 1588 et 1591) et d’Anthoinette Le Borgne (morte avant 1591). Il avait trois sœurs : Guillemette, Denise et Claude Boudin, toutes mariées. Il a eu deux épouses : Barbe Lerable (morte entre 1587 et 1597) et Perrette Germain, déjà deux fois veuve. Il n’a eu qu’un fils qui a vécu et qui a épousé la fille unique de sa seconde épouse.
Comme sais-je tout cela ? Uniquement par le notariat ! Et voici sa marque puisqu’il ne signe pas:
Je l’ai découverte sur un acte notarié auquel on ne fait pas forcément attention : un acte de la communauté d’habitants.
Toutes ces signatures !!!!!!!
En effet, les notaires consignaient les délibérations des communautés d’habitants et de fabriques, mais aussi les ventes et autres actes les concernant.
Voici ici un acte qui montre mon Jacques Boudin collecteur des tailles en 1601 :
Comment ?! Cet homme ne savait pas écrire mais collectait les tailles ! Et bien oui bien sûr car ce qu’on lui demandait, ce n’était pas de savoir écrire mais de savoir compter ! Et ce qui était surtout important c’était qu’il ait la confiance de ces concitoyens, non seulement pour la récolte des tailles mais aussi pour la répartition. En effet, la taille était prélevée par paroisse et variait chaque année selon les besoin du gouvernement. Les collecteurs, élus chaque année, avaient pour mission de répartir l’impôt et ensuite de le prélever. Les collecteurs souvent au nombre de 4, mais ils pouvaient être plus nombreux si le recouvrement de la taille était très élevé, étaient responsables solidairement du recouvrement. Ils devaient donc faire preuve d’autorité et de courage pour se faire payer des récalcitrants, au besoin par la force. Le salaire des collecteurs était de 6 deniers pour chaque livre collectée pour le premier brevet (qui s’ajoutait au principal), puis de 4 pour le second (qui étaient déduits des sommes restantes). Il ne suffisait pas à compenser les risques encourus car nombreux étaient ceux qui refusaient de payer la somme calculée !
Source complémentaire : Aperçus sur la répartition et la perception de la taille au XVIIIe siècle