État des âmes ? Que se cache derrière cette expression ?
Dans toutes les paroisses de ma généalogie savoyarde, il existe des livres d’état des âmes. Quand j’ai pu les consulter cela a été une véritable aide généalogique puisqu’un prêtre était passé avant moi pour réaliser la généalogie des familles de sa paroisse. Oui oui ! Encore fallait-il que ce soit possible. Ma première découverte a eu lieu à Viuz-en-Sallaz mais ensuite j’en ai découvert à Fillinges, Bonne, Marcellaz,… Dommage que je n’ai pas eu accès à ceux de Peillonnex, qui sont toujours conservés par l’Église, car l’absence de nombreuses années dans les registres paroissiaux est vraiment handicapante.
Alors à quoi cela ressemble-t-il ? Ce sont, bien souvent, des prêtres de la fin du XIXe siècle qui les ont mis en place. Ce sont des livres d’état des âmes qui recensent les familles en les reconstituant sur plusieurs générations. Il peut s’agir de véritables arbres ou de listes plus réduites. Ils peuvent couvrir plus de 200 ans !
Livres d’état des âmes de diverses paroisses savoyardes
En écrivant cet article j’ai découvert qu’il en existe ailleurs mais c’est vraiment une source sous exploitée. Voici un article qui date déjà de 1981 mais qui développe le sujet.
Et cet article plus récent insiste sur l’importance qu’ils constituent pour les généalogistes, sociologues, historiens… Ce sont des documents incomparables !
Au cours du XVIe siècle, l’Église se restructure dans le cadre du Concile de Trente. Entre autres, le curé est désormais tenu de mentionner dans un registre les noms et la filiation de ses paroissiens à l’occasion des grands moments de la vie chrétienne. Baptêmes, mariages et sépultures sont ainsi notés de façon régulière et systématique. Les curés doivent aussi connaitre les fidèles dont ils ont la charge. C’est Charles Borromée, évêque de Milan, qui impose en 1574 dans son diocèse la tenue du Liber Status Animarum. Et c’est à sa suite que s’amorce la rédaction de ces livres d’état des âmes. Cette nécessité faite aux curés s’applique essentiellement dans une aire de diffusion localisée: les pays de la péninsule italienne, la Savoie et le Comté de Nice.
La rédaction de ces livres permet au curé de connaître ses paroissiens. Les prêtres se mettent alors à reconstituer les familles pour connaître les âmes de leur paroisse. Ce sont des documents de l’administration paroissiale, ils sont donc à rechercher là ! Et c’est le diocèse qui en autorise ou non la consultation…
Incroyable cette ressource ! Elle gagne à être connue en effet.
Oui je suis bien d’accord !
Quelle chance ces registres ! Pas d’ancêtres de ce côté…
Dommage, c’est sûr que c’est un trésor !