Des métiers de voyages

Nos ancêtres connaissaient différents types de migration:

  • la micro-mobilité (petits déplacements aux alentours de son clocher)
  • la mobilité d’établissement (suite à un mariage)
  • les flux de population entre campagnes et villes
  • les migrations de déracinement (comme celles des protestants)
  • les migrations saisonnières et temporaires
  1. Le scieur de long
  2. Le marchand de Savoie


Le scieur de long

Scieur de long est un très vieux métier, des stèles funéraires gallo-romaines montrent déjà les techniques qui seront encore employées vingt siècles plus tard.
Ils installaient leur chevalet sur la place du village ou en plein coeur de la forêt, sciaient les billes de bois dans la longueur, obtenant ainsi des planches et poutres (en savoir plus).
Certains étaient sédentaires, comme Pasquier Mengeot (Sosa 12398), scieur d’aix en Champagne, d’autres migraient des régions montagneuses du Massif Central. Certains se sont mariés et installés loin de chez eux.
Chaque année à l’automne, ils partaient à pied à la recherche de chantiers, ils rentraient pour les travaux agricoles de l’été. Au village, seuls restaient les femmes, les enfants et les vieillards !
Toujours par deux (le chévrier et le renard), sous la direction du doleur qui dirigeait plusieurs équipes de scieurs, ils débitaient des poutres, des planches, plus tard des traverses pour le chemin de fer, pendant plus de 12 heures par jour (en savoir plus).
Leur patron est Saint Joseph comme la plupart des métiers du bois.
Un chef d’équipe, recrutait la main-d’œuvre lors des foires  (d’ailleurs la coutume disait que, sur certaines foires, il y avait plus de patrons scieurs de long que de marchands de bestiaux) lors  des fêtes  patronales, dans les  cabarets…  tout simplement entre parents  ou gens du  même village. Le patron se chargeait de toutes les démarches.
En plus de l’embauche, il cherchait le travail, traitait avec l’employeur, qui adjudicataire de coupe, qui marchand de bois, qui exploitant forestier, se chargeait des conditions de travail, des rémunérations. Il s’occupait des trajets, de l’hébergement et de la nourriture. A la fin de la campagne, il répartissait les gains… Une douzaine d’hommes composaient l’équipe, la brigade, parfois moins, parfois davantage.
Scier avec une scierie mobile a l’avantage de pouvoir organiser le chantier là où se trouve le “tas de bois”, en lisière de forêt, au bord d’un chemin, dans un pré, dans la cour de la ferme. Le propriétaire du bois ou son représentant peut être présent et commande le débit à chaque bille. Le sciage se fait à la demande en temps réel.
Pour en savoir plus:
La grande histoire des scieurs de long
Collection Les scieurs de long du massif central – 232 pages – format 24 x 34 cm – arnoulta@club-internet.fr

Le marchand de Savoie

La Haute-Savoie a été traditionnellement une terre d’émigration. À partir du 16e siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’émigration saisonnière, puis définitive, permet d’enrichir le pays et de limiter le nombre de bouches à nourrir durant la mauvaise saison. Les plus jeunes et les plus vigoureux partent souvent vers Paris, Lyon ou les pays germaniques, afin d’y exercer les métiers de maçon, tailleur de pierre, ramoneur, colporteur, domestique, cocher, cafetier, manœuvre, homme de peine ou chaudronnier… Ceux qui feront fortune n’oublieront jamais leur paroisse natale (en savoir plus).

  • Une sorte de colporteur ?
    Pierre Bisson est né vers 1630 au Pays de Savoie, marchand il s’installe à Ballancourt-sur-Essonne.  Il était probablement une sorte de colporteur saisonnier et a rencontré celle dont il voulait faire sa femme. Il se marie vers 1655 et fait souche dans ce petit village. L’une de ses arrières-petites-filles née en 1721 est portée sur les fonds baptismaux par Cathelin Chardon, “marchand de Saint-Bon en Tarentaise, pays de Savoye”. Il s’agit certainement d’un lointain parent ayant gardé le même trajet saisonnier que Pierre Bisson …
  • De véritables négociants !
    D’après † Ed. Rollin, Monogarphie de Viuz-en-Sallaz:
    « Roch Carrier et Etienne Grange, son neveu (1760), négociants à Léopold, en Pologne, se firent tellement remarquer par leur conduite et leur probité qu’ils méritèrent tous deux d’être agrégés à la noblesse de Galicie. »
    Roch Carrier (1724-?) était le sixième enfant de Jean François Carrier (ca1677-1744) et de Michelle Mermin (1690-1740); tandis que Etienne Grange était le fils de Marie Françoise Carrier (1723-?), cinquième enfant des dits parents, et de Jean Claude Grange. Tous les Pellet-Langlais descendent de Etienne Carrier (1709-1757 N°162-348), frère aîné de Roch et de Marie Françoise, et premier enfant de Jean François et de Michelle (Sosa 324-325 et 696-697).

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