1. L'origine du phénomène

Même si l'émigration savoyarde existe dès le Moyen-Age, son accroissement est principalement dû:

L'émigration se généralise dès le milieu du XVIIe siècle, la réussite des premiers émigrés encourage fortement l'émigration , le pourcentage des partants a atteint un maximum de 40% de la population d'Arâches !

  1. Deux types d'émigration

 

  1. Les lieux de destination

Cette émigration est essentiellement une émigration européenne de proximité vers les États limitrophes de la Savoie ou un peu plus éloignés d'elle, surtout s'ils sont de religion catholique, car le Savoyard se munissait avant son départ d'un certificat de baptême.

 


   
En 1726, alors qu'il y a 500 habitants à Arâches, il y a 105 émigrants ainsi repartis:

 


En 1700, l'église d'Arâches a été détruite par le feu et reconstruite. C'est l'église actuelle : on retrouve dans la base de ses murs extérieurs des têtes sculptées primitives qui sont des souvenirs de la première église. Le choeur est offert par des émigrants de Vienne, en Autriche, les lustres sont de Paris et une salle du presbytère, actuellement aménagée en musée, contient une quantité d'objet de culte offerts par des émigrants. En 1728, Nicolas Falquet fait construire la chapelle du Pernant sur l'emplacement des ruines d'une ancienne chapelle dont une croix en pierre marque l'emplacement ; il a déjà fait et fera d'autres nombreux dons à son village natal car il a fait fortune à Vienne où il est parti à l'âge de 12 ans, sans instruction, pour être coursier chez un négociant qui, se rendant compte de son intelligence, lui fait donner des cours en même temps qu'à ses enfants. Nicolas se marie avec la fille du patron, devient le successeur de son protecteur. Plus tard, sa femme décède. Il revient à Arâches pour se marier avec Claudine Passy du hameau du Lay avec laquelle il a plusieurs enfants dont Bernard, né en 1710 et qui, en Allemagne, deviendra baron d'Empire ; Béatrice, née à Arâches en 1713, et Thérèse qui sera religieuse ursuline à Sallanches. A sa mort, il laisse une fortune de 2 millions de florins d'empire. La liste des émigrés qui ont réussi est longue, on a même retrouvé, dans les archives, la lettre d'un bourgmestre d'Autriche avec l'avis de décès d'un habitant d'Arâches qui était colporteur et avait été assassiné.