Nous avons tous une multitude d’ancêtres: des petits paysans, de riches bourgeois, des nobles, des voleurs, des assassins, …
Je dédie donc cette page à mes ancêtres les moins recommandables !
- Au hasard des actes d’Etat Civil, de BMS …
- Les séries plus spécifiques
- Dans les monographies …
- Pensons aussi aux victimes
Au hasard des actes d’Etat Civil, de BMS …
On peut très bien trouver au hasard des actes de BMS la mention d’un ancêtre emprisonné. Il en est ainsi de:
- Jean Guislain Leplomb (1763-1826 Sosa 224) : lors du mariage de son fils, il est dit “absent par suite de condamnation”; la transcription de son acte de décès précise qu’il est décédé à Loos (59) où il y a justement une prison, par conséquent il a dû être condamné entre 1810 et 1824 puis emprisonné, pour un fait encore inconnu.
- Jean Jacob Kayser (ca1685-1750 Sosa 588-1166-1194), d’après la transcription de son acte de décès, mourut à la prison de Metz. Pour quelle raison ? Cela reste encore à découvrir.
- Victoire Adélaïde Noblet (1787-1824 Sosa 195) est décédée à Ville-sous-La Ferté d’après la déclaration du directeur et de l’officier de santé de la Maison de détention de Clairvaux.
- On peut même découvrir dans les registres paroissiaux les témoignages notés par le curé suite à une affaire sanglante !
Il en est ainsi des 4 témoignages relatifs à l’agression de Lazare Rollot par son beau-frère Nicollas Deschintres à Arleuf (58):« Ce jourduy unziesme may 1638… » :
« Anthoine Barthault poinct este (…) gemelle a veu Nicolas Deschintre et Lazare (…) Rollot son beau frere se querellant (…) rue au Belin a veu le dit Deschintres a messer des pierres et ce ruer sur le dit Rollot douct sensuivit grande effusion de san »
« Pierrette Defosse a dit et declare qu’estant au village des Bouffechoux elle entendy un bruit entre Nicollas Deschintres et Lazare Rollot qui se fachoient en la rue au Bellin. Elle vit donct le dit Deschintres ce baiser et amesser elle ne say quoy et ce jester sur le dit Rollot en le faisssant bouger et vit le dit Rollot en son logis tout en san »
« Emillande Petit a dit quelle alla au Bouffechoux et vit Nicollas Deschintres sortir d’aupres du dit Rollot et trouva le dit Rollot tout en san et luy dit mon pauvre oncle vous perdes tout vostre san qui est tout »
« Thomas Rollot sorty de son logis entendant un grand bruit en la rue au Bouelin donct il entendy Lazare Rollot au meurtre mes amis un volleur me tue donct il est couzin Entendant la vois du dit Rollot il na personne en la ditte place sinon quil trouve le dit Rollot (…) blaiser et ensanglante et le suivy jusqu’à son logis et a veus Nicolas Deshintres au champt (…) et disant bougre je suy merry de quoy tu nas pas este (…) »
Les séries plus spécifiques
Aux archives départementales, dans les séries B (cours et juridictions avant 1792, baillage et prévôté) et G (fonds d’officialité), on découvre des choses vraiment formidables !…
Histoire de “Villains” à Bassevelle vers 1700
Mes ancêtres Gabriel Le Drest (Sosa 3118), du temps de son mariage avec Marie Delaunoy sa première femme, sa belle-mère Aulbine Villain et son beau-père Pierre Delaunoy (également parents de Françoise Delaunoy Sosa 3091) étaient de drôle de personnages ! Edifiant !!!
Dans l’inventaire du suplément à la série B ne sont indiqués que les faits marquants, en épluchant minutieusement les actes on en trouve beaucoup plus.
juste avant 1694 | |
26.4.1697 |
- 26.4.1697 assignation et témoignage du chirurgien de Charly sur les blessures de Pierre Le Grand
- 29.4.1697 condamnation à payer 18 livres pour subvenir à la nourriture de Pierre Legrand
- 18.5.1697 prise de corps
- 21.5.1697 assignation à comparaître
- Témoignage de Jacques de Lugny: “… Aulbine Villain qui disoit à la femme dudit Le Grand qu’elle garde son homme pour elle…”
- Témoignage de Nicole Michel: Aubine Villain ” répondit que celà étoit bien vilain auxdits Legrand et sa femme de botter du bois qui étoit en commun avec ledit Ledret”
- Témoignage de Pierre Noblecourt: Pierre Legrand lui dit “vous voyez bien comme je suis accomodé, je vais à Charly en faire ma plainte à la justice. C’est Ledrest sa femme et sa belle-mère qui m’ont battu et ledit Ledrest me vouloit assassiné avec son couteau et que sa femme l’avoit terrassé à terre et tiré par les cheveux”
Idem en janvier 1693 (11 pages):
- les faits datent du 4.1.1693
- 17.1.1693 plaidoyer de Pierre Noblecourt contre Aulbine Villain
- 22.01.1693 témoignages des parties
- 23.02.1693 jugement et condamnation à payer 29 livres 8 sols tournois
- Témoignage de Marie Drieux: “le dimanche quatre du présent mois retournant de la messe de Bassevelle avec ladite Villain, ledit Noblecourt qui en revenoit aussi proche le merisier et du ponselle et passant près ladite Villain icelle Villain lui dit bonjour Monsieur et lui respondit bonjour Madame et sur cela ladite Villain se mit en colère et dit audit Noblecourt qu’il étoit un fripon ce qu’elle réitéra plusieurs fois et a vu qu’elle leva la main pour donner un souflet audit Noblecourt, n’a point vu donner ledit souflet puisqu’elle regardoit dans ce temps là d’un autre côté mais aussitôt a vu ledit Noblecourt tout effrayé et la joue toute rouge ladite Villain lui disant qu’il alloit épouser une fille qui étoit le reste aux autres dans ce temps là lesdits Nicolas Delaunoy et Ledret arrivèrent et ledit Nicolas Delaunoy dit audit Noblecourt frappe donc bougre si tu es si hardi après quoi ladite Villain quitta et s’en alla et Noblecourt lesdits Ledret et Delaunoy se séparèrent.”
- Témoignage de Marie Grouard: “… ladite Villain se mit en colère et elle dit audit Noblecourt plusieurs fois qu’il étoit un fripon qu’il ne valloit rien et qu’il falloit qu’elle lui arrachoit le blanc des yeux et lui donna en même temps un souflet sur la joue gauche lequel Noblecourt lui répondit vous n’avez pas raison de me battre je ne vous fais aucun tort … ledit Delaunoy “touchez touchez moi ma mère ce gros bougre de mangeur de miette là” et ledit Ledret dit “touchez touchez ma mère il ne vaut rien” laquelle Villain répondit “taisez vous mes enfants pardieu j’en viendrai bien à bout de ce noble fripon là”.
- Témoignage de Marie Chanteron: “… Laquelle Villain dit encore audit Noblecourt que s’il étoit un honnête garçon il ne poursuivoit pas la fille à marier (?) …”
Ajoutons les témoignages des Delaunoy pour les violences et blasphèmes de Pierre Ulcot en 1696. Et autres …
Dans les monographies …
Dans l’Histoire de Pavant, par Charles Cornette :
“Le 30 octobre 1867, un crime affreux donne à Pavant une triste célébrité. Rahault Louis Auguste, dit Frère Louis, est assassiné à l’aide d’un pic par son cousin Rahault le Grand Cochon, qui était l’amant de sa femme. Les deux complices transportèrent le cadavre près de la route de Pisseloup, dans un bois qui s’est appelé depuis “Le bois à Frère-Louis”. La découverte amena les aveux et les assises furent justement sévères pour ce crime crapuleux”.
Pensons aussi aux victimes
Catherine Sevin (ca 1602-1647 Sosa 9209), fait son testament le 14 juin 1647 à 8 heures du matin.
Elle y « déclare qu’ayant été forcée et contrainte pars son mari Claude Laignel la menaçant de la tuer si elle ne lui faisait un don de ses acquisitions, ce qu’elle aurait fait pour éviter les mauvais traitements et la mort-même dont elle était mencée tous les jours, veult et entend que ladite donation soit nulle et sans aucun effet et a déclaré de plus en avoir déjà fait une révocation par devant notaire, ne voulant pas priver ses enfants desdites acquisitions. »
Les enfants dont il est question sont ses trois enfants survivants issus de son premier mariage avec Jean Dupuis (ca 1605-1638 Sosa 9208): Françoise (ca 1624- ?), Jeanne (ca 1626->1685) et Louis (1630-1691 Sosa 4604).
Il est évident que son second époux veut annexer ses biens au désavantage des légitimes héritiers, n’ayant pas eu d’enfant commun. Le fait qu’elle déclare ensuite « avoir la somme de quarante écus moins sept livres et enveloppée dans un pacquet de chemises chez Louis Sevin son frère » prouve bien le danger qu’elle connaissait auprès de son époux. Elle semble donc vivre en suspicion à ses côtés car plus loin encore dans l’acte, elle déclare : « que sur le doute qu’elle a que son dit mari par surprise ne lui a fait comprendre dans un marché qu’il a fait par achat de rente d’un demi arpent de vigne (…) a déclaré n’y avoir en aucune façon consenti et de sa part n’y prétend aucune chose le voulant sans aucun effet ».
Les témoins de l’acte sont tous ses parents en qui elle a confiance et d’honorables personnes :
- Lucas Dupuis (ca 1570-1649 Sosa 18244-18416) son beau-père, père de son défunt époux et grand-père de ses enfants, et son exécuteur testamentaire
- Philippe Sevin, l’un de ses frères
- George Vincent et Nicolas Feuillet, prêtres chapelains de Saint-Cloud
- Jean Boucher (Sosa 4586), d’une vieille famille de Garches
- et Robert Gardin, prêtre vicaire de Garches qui a copié le testament.