Le père de ma grand-mère paternelle, Louise Adélaïde Pellet-Langlais (1927-2002) s’appelait Joseph Pellet-Langlais.
Il est né le 9 septembre 1877 au hameau de Boisinges à Viuz-en-Sallaz. Il est le 10e enfants de ses parents. Il vit son enfance dans la ferme familiale entouré de ses parents et de ses frères et sœurs. Mais au fil du temps il les perd les uns après les autres. Il n’a que 13 ans au moment où son père décède.
- L’ainé de la fratrie Louis dit Gros Louis reprend la ferme à la mort de leur père et y demeure jusqu’à sa propre mort en 1926 âgé de 64 ans sans avoir contracté d’alliance.
- Virginie devient Religieuse de la congrégation des sœurs de Saint Joseph à Annecy sous l’instigation de deux de ses oncles prêtres : Gaspard et Marie Hyacinthe Pellet-Langlais. D’ailleurs ma grand-mère me racontait que sa famille avait voulu en faire une religieuse contre son choix qui se portait plutôt vers l’enseignement laïque. Elle se serait laissée mourir par désespoir. Elle s’est éteinte à seulement 23 ans. Voir
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- Adélaïde qui est toujours restée à la ferme avec son frère Louis est son héritière. Elle décède en 1927 peu après la naissance de sa nièce et filleule, ma grand-mère. Elle ne s’est jamais mariée et s’est éteinte à 59 ans.
- François Victor a participé à la Première Guerre mondiale et est décédé sans alliance en 1922 âgé de 52 ans. Il a laissé pour son héritier son frère Louis selon un testament olographe.
- Jean Marie appelé communément Jean est mort âgé de 26 ans sans doute à l’hôpital psychiatrique de Bassens en 1898. Il n’avait pas contracté d’alliance.
- Marie dit Louisjo est mort à seulement 18 ans en 1893.
Seul et dernier survivant de la fratrie, Joseph Pellet-Langlais récupère la totalité de l’héritage dont la moitié de la maison où est justement née ma grand-mère.
Sa fiche matricule nous renseigne sur ses premières années d’homme adulte. Il est incorporé au 2e régiment d’artillerie n°12028, 2e canonnier servant le 15 novembre 1898 et est réformé sans pension par la Commission spéciale de Grenoble le 1er juin 1904 pour fracture d’un os du carpe.
Il est domicilié à Igny à l’Institution Saint-Nicolas (Essonne) au moins de 1904 à 1906 où il est employé. Il s’agit d’un pension formant la jeune génération aux métiers horticoles.
Au retour de la Première Guerre mondiale (mobilisé de1917 à 1919 au 9e régiment d’artillerie à pied poste de DCA de Mitry-Mory quelques mois puis au 64e régiment d’artillerie de campagne), il s’installe à Paris. Il y rencontre une morvandelle, Marie Louise Gontier et l’épouse le 2 juin 1923 à Paris. Il a déjà 45 ans, elle n’en a que 24. Ils ont un premier fils qui ne vit que 10 mois puis un second fils René.
Son frère ainé et dernier frère Louis Pellet-Langlais étant décédé le 28 décembre 1926, sa sœur Adélaïde le rappelle pour qu’il reprenne l’affaire familiale. Il quitte donc la capitale avec son jeune fils et sa femme enceinte pour s’établir en Savoie. Ma grand-mère nait en juin 1927 dans la ferme familiale et 3 ans plus tard un petit frère vient compléter la famille. Georges nait à l’hôpital de Bonneville.
- En 1890, il hérite en indivision de son père :
– mobilier détaillé un état déposé et estimé 480 F
– déduire un immeuble propre à la veuve 400 F
– immeubles propres non loués à Viuz 138a 200 F soit :- maison soit partie de maison, cour, jardin à Boisinges 50 F
- 30a champ dit champ plan à Boisinges 35 F
- 35a champ dit Les Granges 40 F
- 10a pré dit Pré l’éveillé 20 F
- 20a champ dit sur le Bois 15 F
- 34a champ dit le Bossu 30 F
- 9a champ dit Palatin 10 F
- En 1893, il hérite en indivision de son frère Marie pour sa part des 3/4 de ses biens le reste allant à leur mère :
– sur les 1/6e de 350 F soit 58 F 33c, 1/4 va à leur mère 14 F 58c, les 3/4 sont à partager avec ses 4 frères et sœur soit 43 F 75c)
– immeubles d’une superficie d’1ha 44a soit 200F pour un capital de 5000 F (sa part d’1/6 = 833 F 33c revient pour 1/4 à sa mère 208 F 33c et 3/4 à ses collatéraux 625 F qui les partageront) :- maison d’habitation et petite parcelle de terroir jardin contigu 40 F
- terre en champ dit les Granges 35a 40 F
- terre en champ dit Champ Plan 34a 35 F
- terre en labour dit le Bosson 30a 30 F
- terre en champ dit le Bois 21a 20 F
- terre en champ dit Palatin 10a 10 F
- terre en verger dit le Pré l’éveillé 13a 25 F
- En 1898, il hérite de son frère Jean des 1/5e indivis avec ses frères et sœur, donc pour 1/4 :
– du mobilier 14 F sur les 70 F
– du trousseau et linge personnel 10 F
– des immeubles sur Viuz non loués indivis avec ses frères et sœur 185 F soit pour 1/5 37 F = capitalisation 925 F qui sont les mêmes que cités en 1893. - En 1905, il hérite en indivision des immeubles propres à sa mère pour 1680 F :
– parcelle de terre champ dit l’Ecule à Boisinges 50a 25 F capital 625 F
– parcelle de terre champ dit Rochers à Boisinges 15a 10 F capital 250 F
– reprise de 400 F d’une vente à François Carrier (Me Dupraz 7 5 1883)
– soulte due par lui et ses frères et sœur (Me Dupraz 23 4 1902) 400 F
– des intérêts de 5 F - En 1927, il succède en totalité à sa sœur Adélaïde qui avait hérité en début de cette même année de leur frère Louis par testament lui même ayant hérité de leur frère François par testament olographe de 1922 :
– une demi maison en mauvais état à Boisinges 2 ares 71 n°1124-1125 1500 F
– un pré planté avec grenier 2 ares 81 n°1281-1282-1284 100 F
– un champ dit Les Rochers 9 ares 80 n°1682 200 F
– un pré à Boisinges 12 ares 48 n°1292-1293-1294-1295 300 F
– un champ dit Champ Plan à Boisinges 31 ares 80 n°1071-1072 600 F
– un champ dit Les Trouaz 64 ares 58 centiares n°1464-1466-1467 1200 F
– un champ dit Les Chauffes à Boisinges 4 ares 78 n°1859 100 F
– un taillis sur Marcellaz 32 ares 35 n°7 section A 200 F
– mobilier pour 210 F
Malheureusement, Joseph Pellet-Langlais a gardé des séquelles des gaz de la Première Guerre mondiale. Il décède à seulement 54 ans à Bonnatrait à l’hospice Dufresne-Sommeiller de La Tour qui était destiné à recueillir des agriculteurs non alcooliques du canton de Saint-Jeoire.


Sa femme se retrouve bien perdue sans lui. Faute de savoir quoi faire, il est enterré à La Tour en fosse commune et elle quitte la Savoie avec ses 3 enfants pour retourner vivre dans son Morvan natal.
Sa succession comprend :
- une partie de maison avec cour, avancés à Boisinges 2 ares 71 n°1124-1125
- un jardin 2 ares 70 n°1281-1282
- un pré planté 12 ares 48 n°1292-1293-1294-1295
- un champ dit Le Trouaz 62 ares 84 centiares n°1464-1465-1466-1467
- un champ dit Champ Plan 31 ares 80 n°1071-1072
- un champ dit Les Rochers 20 ares n°1681-1682
- un champ dit Les Chauffes 9 ares 87 n°1858-1859
- un taillis dit bois de Chaubon sur Marcellaz 32 ares 35 n°7 section A
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