Comment vous parler de cette ancêtre énigmatique ?
En généalogie, il arrive régulièrement qu’un individu nous échappe. Catherine Roche fait partie de ceux-là. Je l’ai longtemps cherchée. Hier, j’ai lancé une bouteille à la mer en espérant qu’un généalogiste, quelque part, aurait trouvé une piste. Et puis je me suis replongée dans cette branche encore une fois.
Victoire ! Je l’ai trouvée ! Enfin, peut-être, n’accepterez-vous pas ma démonstration mais cela me semble tellement concordant…
Catherine Roche, comment entres-tu dans mon arbre ?
La mère de Maurice Rivet, l’arrière-grand-père de mes enfants, Léonne Leblois (1894-1972) était l’arrière-petite-fille de Catherine Barage. C’est d’elle que tout va partir.
Pour se marier, Catherine Barage a fait faire un acte de notoriété par le juge de paix pour établir sa naissance au 10 décembre 1795, fille de Pierre Barage et de Catherine Roche.
Pierre Barage et Catherine Roche sont respectivement décédés le 16 janvier 1832 et le 4 janvier 1829 à Saint-Denis-des-Murs. Pierre Barage a 60 ans, ses parents sont décédés mais laissés en blanc, il est veuf de Catherine Roche. De son côté, à son décès, Catherine Roche a également 60 ans, elle est originaire de Chamberet en Corrèze et est l’épouse de Jean (sic) Barage.
Je retrouve bien leur mariage le 22 prairial an II à 10 heures à Saint-Denis-des-Murs. Pierre Barage a 35 ans, il est veuf de Catherine Simonet. Catherine Roche a 30 ans et est veuve de Blaize Plenard.
Une erreur s’est glissée dans cet acte puisque la première épouse de Pierre Barage n’est pas Catherine Simonet mais sa fille Catherine Gayaud qu’il avait épousée le 14 février 1786 à Saint-Etienne de Saint-Léonard-de-Noblat.
Catherine Roche, viens-tu de Chamberet ?
Je suis ensuite allée voir si je trouvais la naissance de Catherine Roche à Chamberet (Corrèze) en 1764 ou 1769. Bien sûr cela aurait été trop simple de la trouver et je n’y ai trouvé aucune Catherine Roche ou tout autre Roche entre 1755 et 1770, même si je reconnais le piètre état des registres de cette période. Il y a bien un unique couple Pierre Léonard Roche et Jeanne Léger marié en 1756, parents d’une Louise en 1758 qui a un tout autre devenir. Et finalement Pierre Léonard Roche décède en 1759. Adieu Chamberet ?
Catherine Roche, es-tu veuve de Blaize Plenard ?
J’ai retrouvé le décès de Blaise Pleinaux à l’hôpital de Saint-Léonard-de-Noblat le 3 décembre 1792. Il a 42 ans, vient de Neuvic et est époux de Catherine Rochez. Il était hospitalisé depuis le 7 septembre. Malheureusement, malgré les nombreux relevés associatifs de la région, je ne retrouve pas leur mariage, ni d’ailleurs d’enfants issus de leur mariage.
Catherine Roche que nous caches-tu ?
Quand j’avais découvert l’absence de l’acte de naissance de sa fille Catherine Barage, je l’avais tout de même recherché et l’avais, je pense, trouvé. Des erreurs s’y étaient glissées ne le rendant pas reconnaissable pour l’officier d’état civil tout simplement.
L’acte que j’ai découvert n’est pas la naissance d’une Catherine Barage le 10 décembre 1795 mais celui d’une Thereize Barage le 18 frimaire an IV soit le 9 décembre 1795 à Saint-Denis-des-Murs. Le père est bien un Pierre Barage mais la mère est une Catherine Barbaud, Barbaud comme l’un des témoins de l’acte, Léonard Barbaud 71 ans, et non Roche. Une erreur encore une fois.
Cette naissance est sur la bonne commune, le père porte le bon nom, la mère le bon prénom. L’enfant porte un autre prénom mais la date est la bonne à un jour près. Il n’existe évidemment aucune union Pierre Barage avec une Catherine Barbaud : ni mariage, ni autres enfants, ni décès ! De là à en déduire que Thereize Barage est Catherine Barage, il n’y avait qu’un pas.
Mes investigations s’étaient arrêtées là jusqu’à hier où j’ai décidé de reprendre les choses en mains. Rien de tel que de reprendre à la base.
Barbaud qui êtes-vous ?
Et si Catherine Barbaud était une piste ? Il me vient alors à l’idée que Catherine Roche aurait pu être une belle fille de Léonard Barbaud d’où la confusion Barbaud/Roche. Je recherche alors des Barbaud à Saint-Denis-des-Murs et Saint-Léonard-de-Noblat et ma première découverte est un mariage à Saint-Denis-des-Murs en 1774 d’un Léonard Barbaud. Un peu d’excitation s’empare de moi quand je découvre qu’il vient de … Chamberet (Corrèze) ! Comme ma Catherine Roche introuvable ! Me voilà partie à la recherche des Barbaud de Chamberet, je trouve une multitude de Léonard Barbaud avec des remariages et des homonymies mais je ne découvre aucune connexion avec une famille Roche. Je laisse cela de côté.
Blaise Pleinard où te caches-tu ?
Ne jamais abandonner ! Je repars ensuite, encore une fois, à la recherche de Blaise Pleinard le premier époux de Catherine Roche. Si je pouvais trouver leur union, je pourrais alors connaitre sa réelle origine. Au cours de mes précédentes tentatives d’éclaircissements, j’avais fait une découverte troublante. La famille Pleinard s’appelait parfois Reynaud. Étrange, mais à retenir. Aujourd’hui, j’ai découvert qu’il y a même un jugement du tribunal civil de Limoges en date du 30 avril 1821 qui entérine le patronyme Pleinard en lieu et place de Reynaud pour le frère de Blaise Pleinard, Léonard Pleinard.
Je tente le tout pour le tout, je cherche une alliance Blaise Reynaud avec Catherine Barbaud… BINGO !
Catherine Barbaud est fille de Léonard Barbaud et de Catherine Arpalangeas, originaire de Chamberet (Corrèze). Si Catherine Barbaud est née dans les années 1764, elle a 15 ans au moment de son mariage. Ses parents s’étaient mariés à Chamberet en 1760 et avaient eu deux autres enfants : Antoine en 1762 et Léonarde née et décédée en 1768.
Catherine Barbaud est un peu jeune, ce qui explique qu’elle n’a ses premiers enfants que plusieurs années après l’union. Une fille, Jeanne Peinard, nait le 16 octobre 1784 à Saint-Léonard-de-Noblat et décède le 22 novembre. Puis ils ont un fils Antoine Pleynard le 9 mai 1789 aussi à Saint-Léonard-de-Noblat. Comment est-elle devenue une Roche entre 1789 et 1792 ? C’est un mystère mais dès le décès de Blaise Pleynard, elle s’appelle Roche et gardera ce patronyme jusqu’à sa mort.
Je garde les Barbaud de côté pour un prochain article. Ainsi son père Léonard Barbaud a fini sa vie à … Saint-Denis-des-Murs après avoir longtemps vécu à … Saint-Léonard-de-Noblat où il avait refait sa vie !
Cette enquête complexe est menée avec beaucoup d’intuition. Je valide !