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Sainte Anastasie

Anastasie est une martyre du IVe siècle qui rendait visite aux chrétiens dans les prisons et les soignait. Il arrivait même qu’elle parvienne à les délivrer mais elle finit par être reconnue comme chrétienne alors elle fut privée de nourriture pendant deux mois puis menée sur un navire avec d’autres condamnés. Le bateau, abandonné en pleine mer percé de toute part, ne coula pas et s’échoua dans l’île de Palmaria où se trouvaient déjà des chrétiens exilés.
Découverts, ils furent décapités.


Anastasie OUTREQUIN est mon ancêtre à la 8e génération. C’est le genre d’ancêtre qu’on trouve un peu partout dans nos généalogies. Une petite femme du peuple qui ne dévoile pas grande chose.

Outre son prénom, la seule originalité de sa vie est d’avoir été baptisée sous un patronyme erroné : TRUQUIN

Fille d’Augustin Outrequin et de Bathilde Blanchet, elle est donc née et a été baptisée le 15 avril 1789 à Lamotte-en-Santerre (80). Son parrain est Philippe Bail et sa marraine Marianne Outrequin.

Le 15 avril ? Alors je me fourvoie ! Sa sainte patronne est une autre Anastasie également martyre chrétienne qui elle est honorée le 15 avril !

Sainte Anastasie
Martyrisée à Rome, au Ier siècle (✝ v. 64) et son amie sainte Basilisse, martyres romaines qui furent condamnées à mort pour avoir enseveli, selon la tradition, les saints Apôtres Pierre et Paul. Elles connurent les supplices habituels et cruels de la part de l’empereur Néron.

Nominis

Grâce à ce #calendrierdelavent, je vois maintenant différemment l’attribution des prénoms de mes ancêtres. Dans la majeure partie des régions de mes ancêtres, ils reçoivent au baptême le nom de leur parrain ou de leur marraine, parfois le nom du saint de jour “par dévotion” comme cela peut-être indiqué.

Mais dans la Somme, j’ai découvert beaucoup de prénoms non communs et dès avant la Révolution, dont je ne m’expliquait pas le choix. Malheureusement ce n’est pas toujours l’explication.

Sa mère s’appelle Bathilde, son prénom ne lui vient ni de son parrain, ni de sa marraine, ni du saint de jour. Sainte Bathilde est honorée le 30 janvier, elle a été baptisée le 21 décembre. Je pense que ce choix est lié à la proximité de l’abbaye de Corbie (10 km) que la reine Sainte Bathilde (+1680) avait fondée aux alentours de 660.

Je ne sais pas plus pourquoi Bathilde Blanchet née en 1752 a un frère Constantin né en 1758 et une cousine Marie Basilique née en 1742…

Anastasie OUTREQUIN était fille unique, ses parents avaient eu un fils 5 ans avant elle qui n’avait vécu que quelques jours. Elle se marie à 17 ans le 26 mars 1807 à avec Zacharie Vaast Detaille, faiseur de bas comme son propre père. Elle même était fileuse. Il était de Warfusée-Abancourt (80). Elle est bien enceinte car elle accouche 4 mois plus tard.

Ils ont un fils et deux filles : Fabe Hercule Detaille en 1807, Marie Angélique Pacifique Detaille en 1809 et Esther Ludivine Detaille en 1811. Encore des prénoms originaux !

Elle était fileuse, elle filait donc la laine que son mari utilisait pour son métier. Il était badestamier, fabricant ou faiseur de bas au métier, bonnetier. Il utilisait comme nombre de ses contemporains picards un métier à faire des bas.

Le badestamier ou bas-d’estamier était un bonnetier qui fabriquait des bas tricotés en estame. L’estame est le nom d’un fil de laine peigné très retors, filé à la que-nouille. Les bas tricotés furent inventés au XVe siècle ; on dit qu’Henri II fut le premier à en porter. Cette sorte de bas avait remplacé les chausses pour les hommes. Il coûtait assez cher et seuls les gens aisés pouvaient se permettre cette fantaisie. La classe la plus riche, elle, portait des bas de soie.
Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, ce travail était fait à la main. L’ouvrier s’appelait alors le badestamier. Ensuite, au cours du XVIIe siècle, le métier à bras importé d’Angleterre se généralisa. La Picardie et la Normandie devinrent alors de grands centres de production pour la bonneterie. Les ouvriers étaient regroupés au sein de petites structures ou travaillaient chez eux. C’est à cette époque que le badestamier devint faiseur de bas. On estime qu’à la fin du XVIIIe siècle il y avait 8500 métiers à bas en Picardie, concentré essentiellement à Amiens et à l’est d’Amiens.
Les bas fabriqués sur des métiers à bras nécessitaient d’être cousus sur l’arrière, contrairement à ceux fabriqués à la main. Les métiers circulaires, évitant cet inconvénient, n’apparurent qu’au milieu du XIXe siècle. Les métiers mécaniques mus à la vapeur vinrent ensuite supplanter les métiers à bras, obligeant les faiseurs de bas une sérieuse adaptation. Les ouvriers devinrent alors des bonnetiers.

Jean-Louis MOREL (Forum Généanet)

Les voici tous les deux au travail :

Métier à faire des bas – Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (articleplanches)

Dès le mariage de leur fille en 1831, ils vivent séparément car si Anastasie OUTREQUIN vit avec elle à Lamotte, Zacharie Vaast Detaille demeure “momentanément” à Paris 25 Grande Rue de Reuilly. Lors du décès de leur seconde fille, en 1837, il demeure toujours à Paris. Finalement il y décède à l’Hôpital Saint-Antoine le 26 décembre 1840. Il y était entré pour une laryngite le 10 octobre et on lui avait diagnostiqué une hypertrophie du cœur et une phtisie. Peut-être la tuberculose ?

Elle décède le 26 décembre 1860 à Lamotte-Warfusée (80) âgée de 71 ans et veuve depuis 20 ans jour pour jour ! Sa fille l’avait rendue 11 fois grand-mère mais il ne lui restait plus que 2 petites-filles.

Son fils est décédé depuis 10 ans à Armentières (59) à l’asile d’aliéné en 1850. Il s’était marié à Joséphine Souveraine Noël en 1840 à Freneuse (78). Mais je n’en sais pas plus.

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