Voyons les événements au cours des années:
Le 4 mai 1774: contrat de mariage
Jean-Baptiste Suls, garçon tailleur est le fils majeur de défunt Guillaume Suls, brasseur à Grammont en Flandres (Geraardsbergen en Belgique), et d'Elizabeth Caryer. Il habite rue de Jouy paroisse Saint-Paul.
Louise Marie Dollé, est la fille mineure de défunt Jean Louis Dolle, maître tailleur d'habits, et de Marie Anne Braconnier. Même domicile que le futur.
Clauses:
communauté de biens selon la coutume de Paris, quand bien même ils iraient habiter dans un pays de coutume contraire
ils ne sont pas tenu des dettes et hypothèques l'un de l'autre, antérieures à la célébration du mariage
ils se prennent avec les biens qui leur appartiennent
le futur: habits, linges et hardes, montre et bijoux, quelques deniers comptant, dettes actives le tout pour 1100 livres
la future: habits, linges et hardes, montre et bijoux provenant de ses gains et épargne soit 1144 livres
l'époux aura 688 livres de moins a payer quand il sera reçu maître, en tant qu'époux d'une fille de maître , sur les 900 livres qui se payent ordinairement pour y parvenir
dot: 1 glace, 8 chaises, 1 bas d'armoire, 7 aunes de tapisserie, 2 rideaux de serge verte, 1 lit composé d'1 bois de lit, 1 paillasse, 2 matelas de laine, 1 traversin, 1 couverture, 1 courtepointe piquée, 2 oreillers et 1 housse de serge verte, 2 pièces de draps, 1 robe et sous-jupon de croisé, 2 douzaines de serviettes, 4 nappes, 4 taies d'oreillers, 1 coiffure de dentelle, 1 paire de manchette à 2 rouges de mousseline brodée de judes, faisant le tout 293 livres 10 sols, plus la somme de 300 livres en deniers comptant, le tout à déduire de la succession de son père dont elle est présomptive héritière pour moitié tant en fond que revenus, et le surplus s'il s'en trouve en avancement sur la succession future de sa mère.
le futur donne à sa future épouse un douaire préfixe de 1200 livres qui sera propre aux enfants à venir
préciput avant partage de la communauté au survivant : à concurrence de 300 livres
le remploi des propres alliénés pendant le mariage se fera de part et d'autre comme de coutume
la future épouse et les enfants qui sont espérés à naître, en renonçant à la communauté reprendront la dot entière et tout ce qui sera advenu à la future tant en meubles qu'immeubles par succession, donation, legs ou autrement, le douaire et le préciput, le tout franc et quitte des dettes et hypothèques de la communauté
donations entre-vifs: le futur époux donne à la future au cas où elle lui survive la somme de 3000 livres, l'usufruit pendant sa vie de tout ses biens en en faisant cependant faire un inventaire; la future épouse donne au futur au cas où il lui survive l'usufruit pendant sa vie de tout ses biens en en faisant cependant faire un inventaire; ceci au cas ou il n'y aurait pas d'enfant vivant né de leur mariage à moins qu'ils ne soient entrés en religion sans laisser de parenté
la mère de la future ne voulant continuer la profession de son défunt mari, elle y renonce en faveur du futur époux de sa fille, ils pourront vivre chez elle tant que bon leur semble, avec les enfants, garçons et domestiques qu'ils pourraient avoir. Les pertes et profits de la profession de tailleur du futur ne compteront qu'à partir du jour de la célébration du mariage. Les futurs payeront les loyers de la demeure q'ils occuperont avec la mère de la future, ainsi que pour la nourrir, chauffer, lumière et blanchir tant en bonne santé que maladie.
Le 5-7-8 mai 1781: requête de séparation de biens, exploit fait par l'huissier à cheval, contrôle
Le 13 juin 1781: renonciation de Louise Marie Dollé à la communauté
Le 6 novembre 1781: jugement rendu qui confirme la séparation de biens et condamne Jean-Baptiste Suls à rendre et payer la somme de 1144 livres composant les biens de l'épouse au jour du mariage, la somme de 688 livres qu'il a eu de moins à payer pour sa maîtrise, la somme de 293 livres dix sols de dot, 300 livres en deniers comptant provenant de ses héritages.
Le 14 novembre 1781: il y a jugement du Châtelet de Paris.
Ils divorcent très certainement immédiatement après la loi du 20.09.1792 conformément à l'article V; probablement peu après le 19 germinal an III date indiquée en marge du jugement pour une expédition de l'acte.
Jean-Baptiste Suls se remarie avec Marie Louise Gérard le 8 Nivôse An IV (29.12.1795) à Paris et il est dit divorcé.
Jean-Baptiste Soels se remarie une troisième fois avec Monique Blandin entre 1803 et 1808 (seul mariage avec postérité Sosa 157).