Les Galopin, des protestants du Perche, sont présents à L’Aigle dès la fin du XVIe siècle. Les registres paroissiaux catholiques (dès 1572) et les registres protestants (1601-1685) les mentionnent depuis 1603.

Philippe Galopin et son épouse une certaine Jacqueline ont au moins 9 enfants baptisés dans la Religion Réformée:

  1. Ysabeau
  2. 1603: Jean
  3. 1605: Siméon
  4. 1607: Jacques, marié et père de deux enfants Isaac et Marie en 1637 et 1642
  5. 1609: Philippe
  6. 1611: Esther
  7. 1613: Magdelaine, mariée avec Isaac Gastine et mère de Charles Gastine en 1647
  8. 1620: une fille
  9. 1622: Roger

Philippe Galopin est probablement frère de Jacques Galopin qui, avec son épouse Jeanne Bouchard, a un fils Isaac en 1619 puis une fille Marie baptisée dans la paroisse catholique Saint-Jean en 1629. Ils ont peut-être eu d’autres enfants entre ces dates mais les registres catholiques sont manquants.

Siméon Galopin né en 1605, est père de nombreux enfants avec son épouse Loyse ou Aloyse Malherbe :

  1. 1638: Loyse
  2. 1639: Philippe marié par contrat en 1679 avec Anne Gourville
  3. 1640: Marthe
  4. 1642: Jacques
  5. 1645: Pierre
  6. 1646: Marguerite
  7. 1647: un fils, très probablement Siméon

On retrouve Jacques Galopin à Charleston en Caroline du Sud en 1685 et encore en 1696 lorsqu’il demande sa naturalisation. Il est sellier comme son frère resté en France. Mais pourquoi ce départ pour l’Amérique ? Le choix de Jacques Galopin de partir s’installer en Caroline du Sud est intimement lié à l’histoire du protestantisme en France.

La Révocation de l’édit de Nantes est à l’origine de nombreux départs vers la Nouvelle-Angleterre, soit directement de France pour éviter les persécutions, soit après un passage en Hollande ou en Angleterre. Ainsi, toutes les colonies anglaises ont accueilli dans les premières années du XVIIIe siècle des huguenots français qui ont fait preuve d’une grande faculté d’adaptation à leur nouvelle patrie. Certains se sont distingués et ont joué un rôle dans les destinées de l’Amérique.

Sur les 1500 à 2000 huguenots qui émigrent en Amérique du Nord entre 1680 et 1710, près de la moitié choisissent de s’établir en Caroline du Sud. Fondée en 1665, cette colonie, qui appartenait à huit gentilshommes anglais, connait des débuts difficiles. Les colons étaient peu nombreux et dispersés. Les propriétaires endettés lancent en 1680 une vaste campagne de propagande destinée à attirer les colons et notamment des huguenots. L’argumentation développée possède un caractère essentiellement économique; elle rencontre un vif succès auprès des réfugiés.

Donc, en 1685, tandis que Jacques Galopin, 43 ans, sellier, s’installe en Amérique, son frère Siméon Galopin, 38 ans, artisan et sellier, marié et père de 3 filles reste en France.

Au lendemain de la Révocation de l’Edit de Nantes, il a un fils baptisé dans la religion catholique en 1686 et son épouse, Marguerite Douetté, meurt de ses couches. Elle est enterrée dans l’église après avoir reçu les sacrements de l’Église. Mais son époux, Siméon Galopin, et sa mère, Rachel Perier, bien qu’encore cités vivants à L’Aigle en 1700 restent totalement absents des registres catholiques. Ils sont certainement restés farouchement protestants.

La famille de Rachel Perier est peut-être à chercher sur Alençon où les Perier protestants sont assez nombreux. Son époux, Thomas Douetté est cité en 1641 de Longny-au-Perche. Mais lui et sa famille sont absents des registres catholiques. On y trouve un contemporain, père de famille, peut-être un frère converti ?

La mère de Siméon Galopin, Louise Malherbe est très certainement fille du Sieur Malherbe et de Martine Daille. Les Malherbe protestants sont nombreux à Athis de l’Orne. C’est une piste à explorer. Un Gédéon Malherbe, apparenté aux Galopin, a vécu à L’Aigle. Un neveu ? Est-ce le Gédéon Malherbe parti s’installer en Afrique du Sud à Drakenstein ? En ce cas il serait de Laons.

Drakenstein
Les huguenots en Afrique du Sud
Cette émigration n’a concerné qu’une petite minorité, moins d’un millième des 200 000 protestants qui quittèrent la France après la révocation de l’édit de Nantes. En fait, elle se limite à 178 familles qui, de 1688 à 1691, firent le voyage sur 4 bateaux dont le principal était l’Osterland. Les conditions d’embarquement définies par la Compagnie étaient sévères : aucun bagage n’était autorisé ; le voyage était gratuit, à condition d’obéir aux règles, dont l’obligation de rester au Cap au moins cinq ans, délai au bout duquel le retour était permis mais payant. Les huguenots avaient la promesse de recevoir en arrivant autant de terres qu’ils pourraient en cultiver – en pratique, ils reçurent de 30 à 60 morgen, soit environ 15 à 30 hectares – ainsi que les outils et les semences nécessaires. Le voyage qui durait 6 semaines était loin d’être exempt de dangers : tempêtes, pirates, vaisseaux du Roi, et surtout les maladies, scorbut, en particulier. Malgré cela, les 4 navires arrivèrent à bon port. Comme ils avaient été bien reçus en Hollande, les huguenots furent aussi bien accueillis par le Gouverneur de l’époque, Jan van Riebeeck, dont la femme Maria de la Quitterie était française. Son successeur, Simon van der Stel, fut aussi à ses débuts très favorable aux huguenots. Ceux-ci furent installés à une soixantaine de kilomètres au nord-est du Cap entre Paarl et ce qui devait devenir Franschoek (le « coin des Français »). La terre était fertile, mais très sauvage et il fallait 3 ans au moins pour la défricher. En outre, les promesses d’aide en matériels furent loin d’être toutes tenues. Progressivement, les relations entre le Gouverneur et son fils qui lui succédera et les huguenots se détériorèrent – sans doute, à la suite d’un malentendu. Ce que la Compagnie avait en tête, c’était de voir les huguenots s’assimiler et devenir de « bons paysans hollandais », alors que les Français tenaient à conserver leur langue et leurs traditions. Tant que le Pasteur Pierre Simon, venu avec ses ouailles, fut présent, la cohésion entre huguenots fut maintenue. Mais, après son départ, la Compagnie interdit bientôt aux nouveaux arrivants d’avoir des pasteurs et des instituteurs français. Le résultat fut – fait unique dans l’émigration française – qu’en moins de deux générations, vers 1730, la langue française avait disparu.

La famille Malherbe, m’amène à m’interroger sur une autre famille bien difficile à trouver. Je descends également d’un sœur de Louise Malherbe, Aliénor Malherbe épouse d’un Simon Egasse, huissier et arpenteur, à Pontgouin. Ces Egasse sont aussi apparentés à un Gédéon Malherbe. Sans doute le même que précédemment.

Affaire à suivre …

Sources:

  • http://www.museeprotestant.org/index.php?Lget=FR
  • http://www.museedudesert.com/article5723.html
  • http://huguenots-france.org/france.htm
  • http://www.huguenotsociety.org/
  • http://www.museum.co.za/

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